Sous la pression américaine, le gouvernement chinois a annoncé samedi sa décision de favoriser une plus grande souplesse dans la fluctuation du yuan et de poursuivre la réforme du mécanisme de taux change de sa devise. Ces mesures ont immédiatement été saluées par le FMI et, surtout, par les Etats-Unis, qui enregistrent un déficit commercial très important face à l’Empire du Milieu.
« La banque centrale de Chine a décidé de continuer à soutenir la réforme du mécanisme du taux de change du Renminbi (l’autre nom du yuan) et de renforcer la souplesse de son taux de change », a annoncé la banque centrale chinoise. L’objectif est de permettre au renminbi de s’apprécier.
L’administration Obama espère ainsi voir un rééquilibrage des échanges commerciaux entre la Chine et les Etats-Unis.
Le président Obama a salué la décision chinoise en disant que « la décision de la Chine d’augmenter la souplesse de son taux de change est une avancée constructive qui peut aider à soutenir la relance et contribuer à une économie mondiale plus équilibrée».
Le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner a de son côté souligné « qu’une mise en œuvre dynamique (de cette décision) apportera une contribution positive à une croissance mondiale forte et équilibrée».
Enfin, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a quant à lui qualifié de «très encourageant» le geste de Beijing. «Un renminbi plus fort est conforme aux conclusions du processus d’évaluation mutuelle du G-20 devant être présentées à Toronto la semaine prochaine et contribuera à accroître les revenus des ménages chinois et à créer les incitations nécessaires pour réorienter les investissements vers des industries servant le consommateur chinois», a-t-il dit.
Cependant, la banque centrale chinoise a ajouté qu’il n’y avait pas de justification à « d’importantes variations ou changements» dans le taux de change du yuan. Elle a aussi répété qu’elle continuerait à gérer le taux de change flottant « à l’intérieur de la bande (de fluctuation) déjà annoncée ».
Depuis l’été 2008, le yuan s’échange à environ 6.83 contre le dollar, fluctuant dans une très étroite marge vis-à-vis du billet vert. Les Etats-Unis et d’autres partenaires commerciaux de la Chine jugent que le yuan est sous-évalué et permet aux entreprises chinoises de vendre ses produits à l’exportation à des prix « trop bas », ce qui fausse la concurrence.
Voilà pour les faits. Précisons que la dispute entre la Chine et les Etats-Unis sur la force du yuan est liée aux accusations américaines, dont nous avons parlé à de nombreuses reprises, concernant « la faiblesse du yuan ».
Comme nous l’avions déjà expliqué, les accusations américaines sont fallacieuses, n’ont pas de base économique réelle à long terme et sont plus liées à des considérations politiques qu’à autre chose, même s’il est exact qu’à court terme, le taux de change est certainement un facteur important dans les flux commerciaux.
En revanche, à moyen et long terme, et lorsque les marchés ne sont pas manipulés, les sociétés d’import-export s’adaptent au taux de change, en particulier grâce à un changement dans les salaires des employés et dans les autres coûts de production, comme de nombreuses études approfondies l’ont montré.
Dans ces conditions, la réévaluation du yuan n’aura aucune incidence de long-terme, mais elle permettra de faire baisser les tensions politiques et d’éviter une guerre commerciale, ce qui est bien entendu une bonne chose pour tout le monde.
N’oubliez pas vos stops !