Intitulé plutôt ambitieux qui pourrait rapidement sombrer dans la polémique. Encore plus s’il est écrit par un homme. Ce dernier pourra être rapidement accusé, à tort ou à raison, de ne rien comprendre aux femmes.
Cet article part en fait d’un constat simple : en moyenne, seuls 3% des traders sont des femmes. Comment expliquer cela?
Un petit parcours dans une salle de marché prouvera amplement cette affirmation : pas l’ombre d’une femme, à de rares occasions. Politique de recrutement des RH? Manque d’intérêt des femmes pour les carrières de trader et ses nombreuses contraintes? Il y a sûrement un peu de tout cela.
Récemment, une étude de l’Université de Cambridge s’est attachée à souligner que les performances des traders sont étroitement liées à leurs taux de testostérone. A dire alors que seuls les hommes peuvent être performants dans les salles de marché, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas.
Le taux de testostérone entre en jeu dans toutes les activités, notamment les activités sportives. Dans des sports même étiquetés comme masculins, à l’instar du bodybuilding, de nombreuses femmes se sont démarquées du lot. Epiphénomène? Non, certainement pas.
A une époque où l’égalité homme-femme ne devrait plus être remise en cause, nul besoin de s’attarder sur une étude scientifique pour affirmer que génétiquement parlant, les hommes et les femmes sont inégaux, ou plutôt différents.
Cela n’explique toujours pas cette concentration d’hommes dans les salles de marché. Les femmes ont des atouts que les hommes n’ont souvent pas et qui peuvent être très utiles en tant que trader : esprits plus réfléchis et posés, faisant preuve d’une meilleure capacité de recul, les femmes sont clairement des atouts dans un métier où le contrôle du stress est essentiel.
Les hommes sont plus prompts à céder à la pression mais aussi à l’hubris, tel que les grecs l’appelait. L’hubris, cette démesure très prégnante dans les tragédies grecques, fut parfaitement illustrée par les errements du trader de la Société Générale , Jérôme Kerviel .
C’est certainement dans les cocons qui forment ces fameux traders qu’il faut chercher une explication à cette concentration d’hommes. En allant à Dauphine , dans les masters formant les futurs traders, nul besoin d’une loupe, peu de femmes y sont représentées. A l’instar des filières scientifiques du lycée, les filières de la finance et du trading sont encore peu choisies par les femmes.
Par choix ou par crainte d’être immergées dans un monde «macho » où le plafond de verre réduira leurs opportunités de carrière, les femmes réprouvent souvent le métier de trader. Un beau métier qui mériterait pourtant davantage l’expertise et les atouts de la gente féminine.