Pour un trader français, le choix d’un broker dans l’une de ces deux îles peut légitimement se poser. Après tout, au niveau européen, les brokers sont majoritairement établis soient en Suisse, qui fait l’objet d’une nouvelle régulation (lire l’article) soit à Chypre. A noter également que des brokers comme FXCM et Saxo Banque sont établis en France et régulés par la Banque de France.
A l’inverse, réputation oblige, Chypre et Malte sont plus connus pour une certaine tolérance en matière de fiscalité. Souvent, Chypre a d’ailleurs été élevé au rang des paradis fiscaux permettant sans trop de contrainte le blanchiment d’argent, à côté de pays comme le Costa Rica, les Seychelles ou encore Belize.
Pendant plusieurs années, l’île de Chypre fut au cœur du marché mondial du Forex, offrant un cadre réglementaire souple, des avantages fiscaux et un positionnement stratégique pour de nombreux courtiers, plus ou moins sérieux qui parfois ne faisaient pas que du trading.
Cependant, en devenant membre en 2004 de l’UE, le statut de Chypre a dû changer pour s’adapter à la réglementation en vigueur, notamment sur le blanchiment d’argent. Chypre s’est mis en règle par rapport à la loi de l’UE et surtout par rapport aux directives du Parlement européen, bien que des améliorations doivent encore être apportées afin d’intégrer le droit communautaire dans le droit interne chypriote. Afin d’être écarté de la liste noire des paradis fiscaux, Chypre a, comme premier pas afin de réglementer son marché, établi à partir de 2003 la CySEC (Cyprus Securities and Exchange Commission).
Rapidement, la CySEC s’est mise à réglementer davantage les brokers présents sur l’île en établissant de nouvelles règles qui ont provoqué une réelle hémorragie conduisant au départ ou à la disparition de courtiers comme IkoFX ou FXOpen, des courtiers qui, pour la plupart, ne sont pas connus des traders français.
Désormais, les brokers établis sur l’île, comme FxPro, bénéficient d’une autorisation délivrée par la CIF (Cyprus Investment Firm). Bien sûr, la réglementation en vigueur à Chypre n’est pas aussi stricte que celle appliquée au Royaume-Uni, véritable modèle du genre.
En fait, pour les brokers, Chypre reste une bonne opportunité car le secret bancaire demeure, étant mieux conservé qu’en Suisse, et la fiscalité y est très basse puisque l’impôt sur les sociétés est de seulement 10% tandis que la TVA s’élève à 15%. Pour les traders, investir avec une société basée à Chypre n’est pas plus risqué qu’investir avec une société basée au Luxembourg ou en Suisse, depuis que l’île a rejoint l’UE. Au demeurant, les traders bénéficient du secret bancaire ce qui peut parfois représenter un argument de poids pour certains investisseurs.