C’est sans compter une nouvelle fois les remous de la dette souveraine et du secteur bancaire. Les banques de Londres et de Wall Street envisagent de licencier mais ce n’est rien en comparaison de ce qui attend l’Irlande.
Tant pis. Jean Claude Juncker a affirmé cette semaine qu’il n’est nullement question de l’activer pour le pays qui a vu son déficit grimper allégrement à 32% du PIB cette année grâce au sauvetage de l’Anglo Irish Bank, véritable puits sans fond qui pourrait ingurgiter jusqu’à 34 milliards d’euros selon la banque centrale irlandaise.
Même la Grèce n’a pas fait mieux.
Même Fannie Mae et Freddie Mac ont été plus raisonnables.
En dépit d’un déficit gargantuesque pour un pays tel que l’Irlande, le ministre des Finances a soutenu, avec le sourire, cette semaine que le pays arrivera à respecter les exigences européennes afin de parvenir à un déficit en-dessous de 3% en 2014. Pures élucubrations qui ont toutefois rassuré les européens.
Au pire, l’Europe pourra toujours activer les nouvelles règles plus strictes qui vont être prochainement adoptées en matière de déficit. A condition toutefois qu’un pays fondateur, disons à tout hasard la France, ne rendre pas caduque ces nouvelles règles. Après tout, qu’un pays tel que la France ou l’Allemagne ne respecte pas les règles européennes, ce n’est pas un problème. Si c’est l’Irlande, l’Espagne ou la Grèce, c’est différent. Les règles ne s’appliquent jamais à ceux qui les édictent.
Le salut de l’Irlande pourrait toutefois venir du FMI, institution qui a retrouvé son aura du fait de la crise financière de 2008 et grâce à l’action énergique de son directeur. Le FMI serait en effet prêt à mettre en place un dispositif de 750 milliards d’euros, en association avec Bruxelles, pour aider l’Irlande. Le salut n’est une nouvelle fois pas venu de la bureaucratie européenne…
Pour l’instant, l’heure est toutefois à la pression. Pression sur Dublin qui est incité à durcir encore un peu plus son plan d’austérité quitte à sombrer dans une croissance atone pour les cinq à dix prochaines années avec un chômage élevé. Mais, au moins, Bruxelles sera satisfait, le déficit sera en-dessous de 3%.