Alors que la France est toujours à l’assaut des grévistes mus par le corporatisme des syndicats et une extrême-gauche qui rève d’un nouveau Mai 68, le reste du monde continue de se préoccuper de la reprise économique et aussi de la question de la volatilité du marché des changes.
Le ministre sud-africain des Finances, Pravin Gordhan, a appelé à la mise en place « d’un nouveau niveau de gouvernance » pour répondre à la situation extrêmement tendue sur le marché des devises. Cette nouvelle gouvernance pourrait prendre naissance, du moins selon ses voeux, lors de la prochaine réunion du G20.
La Chine, qui est souvent pointée du doigt par Washington, refuse clairement d’être le bouc-émissaire de la communauté internationale. A juste titre, le responsable chinois Xinhua a expliqué que les Etats-Unis sont à l’origine, en raison de leur politique monétaire très accommodante, de la volatilité actuelle, rejetant au passage, comme la plupart des reponsables internationaux, le terme de « guerre des devises ».
La faiblesse du dollar pose un problème de plus en plus important aux pays d’Amérique latine et surtout d’Asie. Les interventions et décisions afin de limiter la spéculation se multiplient mais rien à faire, la machine ne semble pas pouvoir être stoppée. Plusieurs experts ont toutefois appelé les économies d’Asie à se « dédollariser » afin d’accroître leur indépendance vis à vis du billet vert. Un tel processus pourrait prendre un certain temps mais aurait des retombées positives à l’occasion d’une autre crise. Ce processus vise notamment le Cambodge, le Laos, la Birmanie et aussi le Vietnam dont les économies sont très dollarisées. Ainsi, au Cambodge, la situation est telle depuis quelques années que le dollar est plus présent que la devise locale, le riel. Similairement, au Laos, il est désormais commun de payer en baths thaïlandais ou en dollars. En Birmanie, la dictature et la volatilité de la devise nationale ont poussé les habitants à épargner en dollars. Enfin, au Vietnam, la situation est un peu moins pire puisque le dong s’est bien imposé pour le dollar représente encore 20% de toutes les devises en circulation dans le pays.
Enfin, le yuan poursuit lentement son internationalisation visant d’abord l’Asie. Ainsi, l’autorité monétaire de Hong Kong envisage sérieusement de convertir une partie de ses réserves de change en yuans. Cette décision pourrait être effective prochainement, la faiblesse du dollar américain ayant des répercussions très négatives sur le dollar de Hong Kong et provoquant aussi des tensions inflationnistes dans cet ancien territoire britannique. Cette décision pourrait avoir un impact évident puisque Hong Kong possède l’une des plus importantes réserves de change au niveau mondial.