En fait, la question de la volatilité du Forex et des principales paires ne fut pas vraiment le coeur des discussions de cette rencontre qui doit préparer le sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de novembre.
L’attention s’est focalisée sur une réforme ambitieuse du Fonds Monétaire International qu’il convient de saluer. En effet, les Grands de ce monde se sont accordés, sans difficulté, sur la mise en place d’une nouvelle réprésentation au sein du FMI qui laisse une place plus importante aux pays émergents. Les européens ont décidé de faire des concessions en cédant deux sièges. Cette décision fut difficile mais, selon certains experts, à terme, l’UE ou tout au moins la zone euro ne pourrait être représentée que par un seul siège.
Par ailleurs, le FMI a accru nettement ses pouvoirs, en ayant un droit de surveillance plus élargi sur les politiques économiques des Etats et aussi en augmentant nettement le capital de l’organisation qui a eu beaucoup de travail depuis 2008 et dont l’action est beaucoup moins critiquée désormais.
Pour une fois, les commentateurs peuvent souligner que ce G20 et toutes les mesures coûteuses de sécurité prises pour accueillir les délégations des pays invités n’ont pas servi à rien.
Autre point qui était sur l’agenda : les taux de change. Assez consensuellement, les pays présents se sont engagés à ne pas dévaluer leurs monnaies, du moins de manière officielle. Les banques centrales ont tout un arsenal à leur disposition afin de dévaluer les devises de manière officieuses.
Petite nouveauté également puisque les Etats-Unis ne se sont pas focalisés pour une fois sur le taux de change du yuan. Non pas que les américains aient quelques regrets de manipuler le dollar mais plutôt qu’ils ont décidé de changer d’angle d’approche. Au lieu d’attaquer frontalement le yuan et d’aboutir à un communiqué consensuel, totalement sans effet, Washington a décidé d’évoquer les déséquilibres commerciaux et aussi les comptes courants, des notions qui ont l’avantage d’intéresser certainement plus de partenaires et de moins focaliser les débats sur la Chine.
Petit regret pour Washington, aucun chiffre ne devrait être évoqué concernant les comptes courants mais c’est une nouvelle stratégie qui peut porter ses fruits à terme puisqu’elle parle à plus de monde, notamment aux pays émergents.
L’impact de cette réunion ne devrait pas être majeur sur les devises. La journée de lundi étant faible en actualité, il est probable que les commentaires portent encore sur le G20. Cependant, à terme, ce G20 a plutôt souligné l’impuissance de la machine étatique à influer sur les taux de change dans un monde de libre flottement des taux.