Quel est l’impact sur le marché des changes?
L’impact sur le marché des change est plutôt net puisque l’euro évolue nettement en-dessous de 1.36 dollar. Il convient également de souligner que l’euro souffre aussi d’un regain d’intérêt depuis plusieurs séances pour le dollar et plus généralement les valeurs refuge comme le franc suisse. Enfin, concernant les autres devises majeures, le yen s’affiche toujours en repli face au dollar après une semaine plutôt calme, en dépit d’une accélération de la croissance nippone au troisième trimestre qui a atteint 0.9% en rythme trimestriel et 3.9% en rythme annuel. Les économistes ne s’attendaient qu’à une hausse de 2.6% en rythme annuel.
L’euro continue de subir les craintes des investisseurs concernant l’avenir financier de l’Irlande alors que, paradoxalement, le marché obligataire européen semble connaître un certain apaisement en ce début de matinée. Calme avant la tempête probablement. En effet, la réunion des ministres des Finances a toutes les chances de décevoir les investisseurs, provoquant de nouveaux remous sur les obligations d’Etat. Les taux irlandais et portugais, qui sont très exposés à l’inquiétudes des marchés, s’affichaient stable, les taux irlandais à 10 ans montant à 7.940% après avoir frôlé 9% jeudi dernier et les taux portugais étant à 6.514% alors qu’ils étaient passés au-dessus de 7% en fin de semaine dernière, une première depuis l’entrée du pays dans l’euroland. En dépit de cet apaisement, le marché obligataire européen reste encore très volatil, sachant que le différentiel de rendement entre le Bund allemand et les obligations étatiques des pays du Sud de l’Europe et de l’Irlande risque de s’accroître à terme.
Le G20 a-t-il freiné la « guerre des devises »?
Clairement, non. Le G20 a souligné une nouvelle fois son incapacité à avoir prise sur l’évolution du marché des changes. La « guerre des devises » se poursuit allègrement, sachant que la Corée du Sud, dont la devise s’est appréciée de plus de 15% face à l’USD depuis mai dernier, a affirmé pour la deuxième fois en moins d’un mois par la voix de son ministre des Finances qu’elle étudie des mesures visant à restreindre les arrivées ,massives de capitaux spéculatifs. Selon des sources ministérielles, plusieurs pistes sont évoquées, notamment un renforcement de la réglementation concernant l’exposition des établissements bancaires aux produits dérivés sur les taux de change, l’imposition d’une taxe à la source sur les achats par les étrangers d’obligations étatiques ou encore un prélèvement sur les banques.
La Thaïlande et le Brésil ont déjà mis en place des mesures importantes visant à freiner l’entrée de capitaux spéculatifs.