Surfant depuis le début de sa carrière sur un sentiment anti-establishment et sur une critique acerbe de Washington et de ses dérives, Sarah Palin a saisi, depuis deux semaines, toutes les opportunités pour clouer au pilori l’actuel président de la Fed, Ben Bernanke, et la politique qu’il mène.
L’ancien colistière de John McCain n’est pas connue pour apprécier les agrégats monétaires mais, en tant qu’ « américaine moyenne », comme elle aime à se présenter, elle se préoccupe de l’avenir de son pays. Et surtout de son avenir économique. Le bilan économique du président Obama n’est guère reluisant et ne peut pas être imputé uniquement aux deux mandats de Bush, ce qui aide grandement Sarah Palin.
Pour une fois, Sarah Palin n’a pas faux. Mais elle n’a rien inventé non plus. La décision de la Fed n’est sûre en aucune façon de relancer durablement l’économie américaine et elle pourrait seulement aboutir à un regain d’inflation dommageable à la consommation, principal moteur de la croissance US. Sans évoquer non plus les conséquences de cette politique monétaire généreuse vis à vis du reste du monde…
Palin a flairé, en femme instinctive, l’occasion qui se présentait à elle et a vertement critiqué, tout au long de ses récents discours, et via son profil Facebook, l’attitude dispendieuse de la Fed. Elle n’a pas hésité à monter au créneau lorsque Barack Obama a défendu la politique de la Fed, reprenant des poncifs mensongers afin d’apaiser le reste du monde.
L’offensive de Sarah Palin s’explique surtout par la culture qui l’imprègne, cette forte méfiance vis à vis de l’establishment et de ce qui se passe à Washington, rejoignant ainsi le pessimiste des libertariens au sujet de la Fed. Cependant, son scepticisme vis à vis de l’action de la banque centrale américaine rejoint aussi des avis communément admis dans une partie de l’élite économique et financière mondiale, considérant que les Etats-Unis font désormais peser plus de risques sur la croissance mondiale qu’autre chose.
Palin n’est certainement pas une idéologue mais elle sait parfaitement communiquer et surfer sur les évènements qui font l’actualité. Pour une fois, force est de reconnaître que le scepticisme de Palin par rapport à Bernanke est partagé aussi par notre rédaction.