Dans une brève allocution hier, à la veille d’une rencontre cruciale avec les leaders républicains qui vont rappeler au président la nécessité de couper dans les dépenses, Obama leur a offert un gage de bonne volonté en annonçant un gel de deux ans des salaires de la fonction publique fédérale afin de lutter contre une « déficit budgétaire massif » qui, par le passé, a causé quelques remous au dollar.
Massif, le déficit budgétaire l’est en effet puisque sur l’année 2010, il devrait atteindre 8.9% du PIB, soit environ 1294 milliards de dollars avant de grimper à 9.2% du PIB l’année prochaine à hauteur de 1416 milliards de dollars. Un déficit qui est aussi élevé que certains pays de la zone euro, actuellement mis en difficulté sur le marché de la dette souveraine.
En gélant les salaires des fonctionnaires fédéraux, l’administration escompte économiser 2 milliards de dollars pour l’année budgétaire 2011 puis 28 milliards dans les cinq prochaines années et 60 milliards en dix ans. Cette mesure doit être approuvée par le Congrès mais il est probable qu’elle passe sans difficulté.
Le mot “rigueur” n’a pas été encore prononcé aux Etats-Unis mais c’est bien de cela dont il s’agit. Auparavant, l’administration avait décidé un gel de trois ans d’une partie des dépenses budgétaires à partir du budget 2011. D’autres mesures devraient suivre, adoptées sous la pression des républicains qui ont fait campagne sur la réduction du déficit.
Aujourd’hui sera également une journée cruciale puisque les réductions d’impôt votées sous l’administration Bush doivent être passées au crible afin de savoir s’il faut les reconduire. L’administration Obama pourrait être tentée de faire un geste vers les républicains alors qu’une large partie des démocrates sont opposés à une reconduction de ces baisses d’impôt et que plusieurs pétititons signées par des millionnaires ou des milliardaires américains appellent plutôt le président Obama à faire preuve de courage en taxant davantage les hauts revenus…
Le réalisme politique a cependant toutes les chances de triompher une fois encore.