En ce début d’année, voici un ouvrage particulièrement d’actualité alors que la pression s’accentue sur la Fed qui est accusée d’avoir échoué à relancer la croissance économique par de nombreux parlementaires républicains et membres du Tea Party.
En 1952, Eustace Mullins, essayiste américain qui a fait ses armes dans l’US Air Force, publie « Les secrets de la Réserve Fédérale ». Cet ouvrage avait été commandé en fait par le poète Ezra Pound, un personnage talentueux mais qui fut séduit par le fascisme mussolinien ce qui le conduisit, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, à être interné en hôpital psychiatrique pendant une dizaine d’années par les autorités américaines afin d’éviter un jugement de l’artiste en tant que criminel de guerre.
L’ouvrage publié par Mullins, bien qu’il ne reçut pas un écho très important à sa sortie, fait partie intégrante de la littérature d’opposition à la banque centrale américaine. Bien qu’il n’y fasse jamais référence publiquement, un homme politique comme Ron Paul prend ses racines dans un tel ouvrage.
«
Les secrets de la Réserve Fédérale » s’ouvrent sur les réunions secrètes des banquiers internationaux sur l’île de Jekyll, en Géorgie, entre 1907 et 1910, qui ont conduit à l’établissement de la banque centrale américaine en 1913 via le Federal Reserve Act. Au fur à mesure des pages, l’auteur développe sa thèse selon laquelle la Fed est à la merci des banques privées et des actionnaires, via notamment les actions détenues. Via la banque centrale, les banques et les intérêts privés contrôlent depuis 1913 la vie politique et économique des Etats-Unis selon Mullins. Les principaux détenteurs du pouvoir politique et économique sont même énumérés dans l’ouvrage, à savoir la Banque Lazard, JPMorgan,
Goldman Sachs, Lehman Brothers, NM Rothschild & Sons ou encore des hommes puissants comme Israel Sieff, président de Political and Economic Planning, et les membres de la famille Rockefeller. Au final, près de soixante ans après la première publication de cet ouvrage, pratiquement les mêmes noms sont encore cités par la presse pour souligner le contrôle de Wall Street et des intérêts privés sur la politique américaine. Seuls Israel Sieff et Lehman Brothers ont disparu du tableau.
Disponible en France, l’ouvrage a été présenté par l’essayiste français Alain Soral, qui est passé en moins de vingt ans du communiste au Front national, comme « le livre le plus important jamais écrit pour comprendre comment l’oligarchie bancaire domine le monde ». Un thème incontestablement d’actualité depuis la crise financière de 2008.