L’appréciation continue depuis plusieurs mois des prix des matières premières agricoles a un impact très important sur les économies émergentes ou les économies en voie de développement, comme l’illustre le cas de la Bolivie.
Etreint par une inflation qui pourrait atteindre selon les prévisions officielles 6% en 2011, la population bolivienne vit dans la psychose et le gouvernement peine à réagir. En décembre dernier, le gouvernement Morales avait décidé d’augmenter de 80% les prix des carburants, avant de faire marche arrière sous la pression de la rue. Les prix du pétrole sont très subventionnés en Bolivie mais cette politique n’est plus tenable en raison de la hausse des cours du brut.
Peinant à lutter contre l’inflation, le gouvernement a décidé pour la cinquième fois en l’espace de trois mois et pour la deuxième fois depuis le début de l’année d’apprécier de nouveau la devise nationale, le boliviano. Chaque appréciation décidée par la banque centrale est minime, afin de ne pas provoquer trop de remous. A ce jour, le taux de change officiel du boliviano est de 7.02 pour un dollar.
En mettant en place fin novembre un nouveau système de changes semi-fixe qui est ajustable à tout moment, le gouvernement a été contraint de mettre un terme à une stabilité de près de deux ans de la devise nationale face au dollar sur le marché des changes.
Face aux spéculateurs, le socialiste Morales semble bien démuni. C’est peut-être d’ailleurs de leur main que viendra le coup fatal, mettant fin à l’expérience Morales en Bolivie.