L’échec politique du FESF
Présenté comme un réel succès par les commentateurs, le Sommet Européen finit en partie sur un échec en réalité sur le plan financier et économique puisque le FESF, qui a été institué au plus fort de la crise souveraine, demeure en l’état alors que certains Etats européens plaidaient en faveur de l’augmentation de la capacité de prêt du Fonds. Au final, en raison de l’absence de consensus, les discussions concernant une augmentation des capacités financières du FESF de 250 à 440 milliards d’euros ont été reportées à juin. Dans l’immédiat, l’Europe n’est donc pas sûr d’être en mesure de faire face à la faillite des pays ibériques, faillite qui semble toutefois de plus en plus improbable pour le cas de l’Espagne.
Si les leaders européens n’ont pas réussi à s’accorder sur le FESF, ils ont toutefois accepté une avancée majeure avec le remplacement, dès 2013, du FESF par le MES. Ce mécanisme de financement à long terme s’élèvera à un total de 700 milliards d’euros. Cette somme sera constituée de 80 milliards d’euros de capitaux versés par les Etats, surtout l’Allemagne, et de 620 milliards d’euros libérés sous la forme de garantie.
L’Allemagne sauve la face
Afin d’obtenir le soutien politique du Portugal, les pays européens ont été contraints d’effectuer quelques ajustements finaux au projet de mécanisme permanent de crise. Berlin fut notamment autorisé, à sa demande, de contribuer au fonds permanent graduellement, en faisant cinq versements.
Le rééchelonnement de la dette grecque confirmé
Petit satisfecit pour la Grèce au Sommet de Bruxelles puisque nombreux sont ceux qui ont salué les avancées dans le pays. La réunion a permis de confirmer les mesures prises par l’Eurogroupe le 12 mars derniers, à savoir l’allongement à sept ans et demi, contre trois ans et demi, le délai de remboursement du prêt de 110 milliards d’euros accordé en mai 2010 et la réduction de 5.2 à 4.2% en moyenne de son taux d’intérêt.
Quid du Portugal
Bien que le Premier ministre Socrates soit démissionnaire, il a tenu à sauver la face lors de sa venue à Bruxelles, refusant clairement la main tendue par ses homologues européens. En marge du sommet, le chef de l’Eurogroupe, Jean Claude Juncker, avait fait savoir que l’UE est prête, à certaines conditions, à venir en aide financièrement au Portugal pour un montant estimé par les experts à 75 milliards d’euros. Lisbonne a, suite à cette annonce, réaffirmé que le Portugal n’a pas besoin d’aide pour le moment et que le pays est en mesure de faire face aux échéances jusqu’en juin au moins.