Aujourd’hui, l’actualité du marché des changes risque d’être plus intense que ces deux derniers jours.
La livre sterling opérait, après une semaine plutôt en demi-teinte, une remontée très nette sur le marché des changes face à l’euro, en gagnant 0.3%, alors que les investisseurs s’attendent à ce que le rapport trimestriel de la Banque d’Angleterre montre que l’inflation s’est accélérée plus que prévu du fait notamment du maintien des taux directeurs à leur niveau de crise.
Cependant, bien que l’inflation risque de grimper encore, il est probable que le gouverneur King, qui doit s’exprimer ce matin, refasse tomber la livre sterling. Ce dernier, sauf changement soudain de discours, n’est pas favorable à un relèvement des taux et affiche sans complexe son attentisme depuis le début de l’année.
Par ailleurs, outre-Manche, les investisseurs ne manqueront pas non plus de prendre connaissance du déficit commercial britannique qui a dû s’accroître selon les prévisions au mois de mars. Cet indicateur n’aura cependant pas d’effet immédiat sur le taux de change du GBP.
Les difficultés actuelles de la monnaie unique européenne ne sont, en tout cas, pas totalement étrangères à la reprise haussière de la livre sterling. Depuis vendredi dernier, l’EUR est pénalisé par de nombreuses rumeurs circulant sur la situation financière de la Grèce (cf les nouvelles économiques du 10 mai 2011 – Spécial Grèce).
En début d’échanges européens, la devise de la zone euro a lâché 0.1% face à l’USD mais surtout 0.3% face au JPY qui profite toujours de son statut de valeur refuge. Le débat autour de la situation de la Grèce est toujours le même: faut-il fournir au pays une nouvelle aide supplémentaire et/ou faut-il restructurer la dette souveraine de la Grèce?
Alors que le rendement des obligations à deux ans du Trésor grec atteint de nouveaux records, la chancelière Merkel, hier, a laissé entendre qu’une aide supplémentaire à Athènes devrait être accompagnée de conditions très dures. Parmi les solutions évoquées, le fait de faire partager, comme dans le cas du Portugal, les pertes aux investisseurs. Cette idée est notamment très soutenue par la Finlande.
Refroidi par le report de la hausse des taux directeurs dans la zone euro à juillet, au plus tôt, les investisseurs se concentrent désormais sur des problèmes périphériques, comme la dette souveraine, qui avaient été jusqu’alors éclipsés.
Le reste de l’actualité sur le marché des changes risque d’être plutôt calme avant, demain, une journée chargée en indicateurs macroéconomiques.