En quelques chiffres, l’euro gagnait 0.2% face au dollar, évoluant désormais au-dessus de 1.42 dollar et s’appréciait nettement face au franc suisse pour atteindre le niveau de 1.2550 pour un euro. De son côté, l’indice Stoxx Europe 600 a grimpé de 0.6%, se reprenant après avoir atteint un plus bas niveau depuis un mois. Mieux encore, le MSCI Asie Pacifique a crû de 1.1% aujourd’hui.
Bien que la crise souveraine fait peser quelques inconnues sur le sort de l’économie de l’Eurogroupe, le commissaire européen Olli Rehn a affirmé aujourd’hui que le retour de la croissance se fait de plus en plus net et que l’activité économique semble de plus en plus solide. Ces propos sont à mettre en relief avec les récents chiffres de la croissance communiqués par Bruxelles et surtout avec les mesures nouvellement annoncées par l’Eurogroupe suite à sa réunion de lundi et mardi. Aucun indicateur économique européen ne sera, aujourd’hui, en mesure de contredire les propos de Mr. Rehn.
L’attentisme britannique plombe la livre sterling
L’optimisme de la zone euro n’est toutefois pas contagieux partout puisque la livre sterling a affiché un recul de 0.3% en l’espace d’une matinée face à l’euro suite à la publication des minutes de la dernière réunion de la Banque d’Angleterre, en date du 5 mai. Les positions des membres du comité de politique monétaire sont manifestement inchangées, Sentance plaidant pour une hausse de 0.5% tandis que Dale et Weale sont favorables à une hausse d’un quart de point de pourcentage. Posen a toujours plaidé pour de nouveaux achats d’obligations tandis que King et cinq autres membres ont favorisé le statu quo. En dépit de l’inflation en très nettre progression, la majorité du comité semble refuser l’idée d’un relèvement monétaire afin de ne pas mettre en péril le retour de la croissance, qui est déjà fragilisé par les mesures d’austérité de la coalition au pouvoir.
Outre-Atlantique, une hausse n’est même pas d’actualité
Aux Etats-Unis, la situation semble encore plus claire qu’outre-Manche puisqu’il semble bien que les membres votants de la Fed soient, à l’instar de Ben Bernanke, en majorité favorables à de nouvelles mesures de soutien monétaire. C’est en tout cas ce qui transparait du compte-rendu de la réunion des 26 et 27 avril. De là à évoquer un QE III, il n’y a qu’un pas que de nombreux analystes sont prêts à franchir. Entre-temps, le positionnement actuel de la banque centrale américaine qui, pour ainsi dire, recours à la planche à billets, conduit automatiquement à un renforcement du positionnement de la monnaie unique européenne sur le marché des changes. L’année 2011 sera peut-être l’année de l’euro finalement.