En zone euro, la monnaie unique se reprend face au dollar et s’échange aux alentours des 1,4320 dollar vendredi 20 mai après avoir testé les 1,4050 dollar, en début de semaine. Depuis le début du mois de mai, la devise des dix-sept a fortement corrigé d’environ 6% lors de son plus haut le 4 mai dernier à 1,4945 dollar. Dans un premier temps, le ton un peu plus accommodant de Jean-Claude Trichet, président de la Banque Centrale Européenne, a entrainé un débouclage des positions longues d’euro des comptes spéculatifs. En effet, alors que la hausse de l’euro était alimentée par les attentes de hausse des taux de la BCE, le discours plus prudent que prévu au sujet du rythme du relèvement des taux a rendu la poursuite de la hausse de la monnaie européenne plus difficile. De plus, les rumeurs autour d’une possible restructuration de la dette grecque ont déstabilisé l’euro poursuivant son mouvement de repli touchant les 1,4038 dollar lundi 16 mai, un plus bas depuis la fin mars. En début de semaine, la confirmation de l’accélération de l’inflation annuelle ressortie à 2,8% pour le mois d’avril un plus haut depuis 30 mois, faisait monter l’euro jusqu’à 1,4220 dollar. Cette confirmation a alimenté les attentes de hausse des taux de la part des investisseurs procurant un meilleur rendement pour la monnaie européenne par rapport à la devise américaine. Cependant, le rebond de l’euro était freiné par les discussions concernant le financement de la dette grecque. Les négociations entre les membres de la zone euro pourraient durer longtemps selon les analystes, augmentant ainsi les incertitudes entourant le dossier de la dette grecque. Dans ce contexte, l’euro se stabilisait mardi autour des 1,4150 dollar. Puis, la monnaie unique profitait des publications décevantes des chiffres sur l’immobilier américain et de l’annonce du dépassement de la dette américaine de son plancher légal ravivant les inquiétudes sur les difficultés financières des Etats-Unis permettant à la monnaie unique de revenir au-dessus des 1,42 dollar. Par ailleurs, le compte rendu de la réunion du FOMC de mercredi soir, a montré que les discussions ont davantage porté sur l’étude de solutions de sortie de la politique monétaire ultra-accommodante que sur une poursuite des mesures additionnelles mais d’un manque évident d’agir réellement. Ainsi, l’écart entre les anticipations de hausse des taux entre la Fed et la BCE, qui a déjà relevé ses taux en avril, reste élevé et en faveur de la devise des dix-sept. De plus les mauvais chiffres macroéconomiques outre-Atlantique à l’instar de l’indice des indicateurs avancés préfigurant la tendance générale de l’économie américaine pour les mois à venir, a reculé de 0,3% en avril, une première depuis juin 2010, ont permis à l’euro de se hisser au-dessus de 1,43 dollar. Ainsi, un rebond vers les 1,45 dollar est toujours envisageable. Cependant, les investisseurs restent prudents tant qu’un accord sur la Grèce n’est pas validé et guetteront au cours des prochains mois le discours de la FED qui pourrait durcir le ton cet été pour préparer à un resserrement monétaire à partir de janvier 2012.
De son côté, la devise britannique était aussi sous les feux de l’actualité et a connu une semaine volatile après plusieurs annonces économiques et notamment à la suite des Minutes de la Banque d’Angleterre. Mardi, la livre Sterling rebondissait face au billet vert à 1,6301 dollar après la publication de l’inflation au Royaume-Uni, qui est ressortie au-delà des attentes à 4,5% sur un an en Avril contre 4% en mars. Puis, le cable est venu tester les 1,6086 dollar mercredi. Les minutes du Comité de Politique Monétaire (CPM) n’ont rien dévoilé de surprenant et les résultats sont restés à 6 voix contre 3 en faveur du maintient de la politique monétaire actuelle. Cependant, les avis continuent de diverger entre le fait de voir les risques inflationnistes se renforcer et la situation de l’emploi s’affaiblir. En effet, l’environnement inflationniste à court-terme est très mauvais et pourrait atteindre 5% au cours des prochains. Les données britanniques d’emploi continuent d’être confuses. Bien que le taux de chômage soit ressorti en baisse en avril à 7,7% contre 7,8% en mars, 12 400 nouvelles demandes d’allocations-chômage ont été recensées passant de 4,5 à 4,6% et laissent les investisseurs dans l’expectative face à ces deux chiffres. Dans cet environnement délicat pour l’économie du Royaume-Uni, la monnaie de Sa Majesté se stabilise aux alentours des 1,6250 dollar en cette fin de semaine.
Enfin, on notera la baisse du yen face au dollar après avoir été affecté par les résultats du PIB japonais qui s’est replié de 0,9% au premier trimestre faisant retomber l’archipel officiellement en récession. La devise nippone s’échangeait autour des 82 yens pour un dollar à la suite de cette annonce, jeudi 19 mai. Cependant, les pressions acheteuses restent fortes sur la devise japonaise et dans ce cadre, la banque du Japon a confirmé ce vendredi 20 mai, le maintient de ses taux d’intérêt à des niveaux exceptionnellement bas dans une fourchette comprise entre 0 et 0,1%. Ce qui permet au yen de se stabiliser autour des 81,60 yens pour un dollar.