En France, hormis quelques critiques à gauche, la nomination sans surprise de Christine Lagarde à la tête du FMI a provoqué un véritable réflexe cocardier. L’objectivité des médias français en a même pris un coup. Pourtant, cette élection ne fait pas l’unanimité dans le monde économique.
La critique la plus singlante en France est venu de l’ancien chef du Credoc, l’économiste Robert Rochefort qui a souligné que pour être directeur général du FMI, il faut allier deux compétences: savoir négocier dans les conventions internationales et avoir des compétences d’économiste. Incontestablement, Christine Lagarde possède la première compétence mais la deuxième laisse encore à désirer comme l’avait souligné il y a quelques semaines The Economist.
Un avis partagé par beaucoup d’économistes, dont l’ancien économiste en chef du FMI Rahhuram Rajan qui a souligné que Christine Lagarde ne possède pas le « bagage technique » pour échanger avec les technocrates du FMI et éventuellement imposer son point de vue. Un avis partagé par Simon Johnson qui connait également très bien l’organisation internationale. Selon ce dernier, Madame Lagarde, en l’absence de vision, risque tout simplement à continuer de déverser des prêts aux pays en difficulté de la zone euro sans apporter de solution de fonds à long terme.
Le risque pour le FMI est donc d’avoir une directrice générale gestionnaire et non visionnaire.