Depuis plus d’un an, les journaux évoquent sans cesse le risque de défaut de paiement de la Grèce. Cependant, peu s’attardent à expliquer ce que recouvre cette expression. En fait, trois définitions existent, au sens comptable, en tant qu’ « événement de crédit » et enfin en tant que critère d’échelle pour les agences de notation financière.
Au sens comptable, un défaut de paiement est annoncé par les commissaires au comptes qui constatent la dépréciation des obligations dans les bilans des banques. Cependant, en tant qu’ « événement de crédit », le défaut de paiement est décidé par l’ISDA, une organisation basée à Londres, qui se base sur la situation des CDS du pays. Enfin, le défaut de paiement est aussi un critère d’évaluation des agences de notation financière qui dégradent alors la note souveraine du pays. C’est cette dernière définition qui aura certainement le plus d’impact sur les marchés financiers. A l’heure actuelle, S&P considère qu’un rééchelonnement de la dette de la Grèce constitue un défaut de paiement, au moins partiel.
Les conséquences d’un défaut de paiement de la Grèce
En cas de défaut de paiement, deux conséquences sont à envisager. Sur le court terme, le risque immédiat est une faillite du pays et notamment du secteur bancaire grec suite à l’abaissement de la note du pays par les agences de notation financière. La BCE qui, jusqu’à présent, aide les banques grecques, ne pourrait plus être en mesure d’accepter des titres grecs en garantie des financements accordés aux banques.
Sur le long terme, le principal risque est de voir la méfiance des créanciers internationaux persister pendant des dizaines d’années, rendant tout financement de la Grèce sur les marchés financiers prohibitif comme c’est encore le cas pour certains pays ayant fait faillite dans les années 80.