Faisant face à une crise budgétaire sans précédent qui est lié à la chute des revenus tirés de la production de sucre depuis 2008, le Swaziland a été contraint d’appliquer une cure d’austérité sans précédent qui n’est pas sans rappeler le sort que connait actuellement la Grèce.
L’objectif du gouvernement est principalement de relancer la croissance tout en maintenant l’indexation de la monnaie nationale, le lilangeni, au rand sud-africain. Jusqu’en 2008, cette indexation avait assuré la stabilité économique du pays. Mais, face à la chute des rentrées d’argent, le gouvernement a utilisé au cours des dernières années presque toutes les réserves de devises du pays afin de maintenir l’indexation.
Désormais impuissant, le Swaziland s’est tourné vers le FMI pour obtenir un prêt. Cependant, avant d’arriver à un accord, l’organisation internationale a demandé de réduire les salaires d’au moins 10%. Cette décision a provoqué un vent de contestation de la part de l’opinion publique. La situation se détériorant de jour en jour, certaines sources au ministère des Finances évoquent même des coupes dans les salaires de moitié ce mois-ci afin de faire face aux dépenses.
Un prêt du FMI devrait induire une cure d’austérité encore plus importante, qui passera vraisemblablement par des baisses accentuées de salaires et des réductions des dépenses. Il n’est pas certain non plus que le FMI soit favorable à une indexation de la monnaie nationale vis à vis du rand sud-africain car celle-ci réduit les marges de manoeuvre du Swaziland en matière de politique monétaire. Une éventuelle dévaluation du lilangeni aurait en effet pu être envisageable afin de redresser la situation économique catastrophique de la dernière monarchie d’Afrique.