Passage en revue des principales mesures.
Si l’idéalisme socialiste transparait dans le programme économique du PS, avec notamment le rétablissement de l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans ou encore l’établissement de droits de douane élevés vis à vis des pays ne respectant pas les lois internationales en matière sociale, sanitaire ou environnementale, le PS a décidé aussi de prendre à bras le corps les principaux défis de la France, à savoir l’emploi, l’endettement et l’innovation.
Le principal atout du programme est d’établir un lien explicite entre innovation et emploi en créant notamment 300 000 emplois pour les jeunes dans les domaines de l’innovation environnementale et sociale, spécifiquement le recours aux énergies renouvelables.
Parmi les autres mesures phares en matière d’innovation, une baisse de l’impôt sur les sociétés (ISS) à 20% pour les entreprises qui réinvestissent intégralement leurs bénéfices, notamment pour innover, et la création d’une banque publique d’investissement chargée d’injecter des fonds dans la R&D en collaboration avec les régions. En cas d’accession de la Gauche au pouvoir, il est probable que des aménagements soient décidés, notamment en ce qui concerne la nécessité de réinvestir la totalité des bénéfices. Un seuil compris entre 70 et 80% semble plus réaliste.
Pour financer l’innovation dans le numérique ou encore les biotechnologies, le PS propose aussi d’émettre des eurobonds, une idée initialement émise par l’Institut Montaigne. Cependant, l’idée d’émettre des eurobonds, même limités d’abord à la France et à l’Allemagne, nécessiterait des changements au niveau européen non évoqués par le programme économique du PS, à savoir la mise en place de politiques budgétaires coordonnées, ce qui semble exclu en l’état actuel des choses, mais aussi la mise en place d’un instrument budgétaire véritablement contraignant, ce que ne fut pas le Pacte de Stabilité et de Croissance, comme le souligne la crise souveraine européenne.
Cette dernière étant d’actualité, le PS a aussi décidé de s’attaquer à l’endettement de la France en affectant à la réduction de la dette la moitié des marges financières dégagées. Dommage que le PS n’ait pas eu le courage d’appeler à une réduction des dépenses, souvent fastieuses, de l’Etat, via notamment une rationalisation de la bureaucratie française, afin de réduire la dette.