Au premier semestre, tout semblait indiquer, dans un premier temps, que l’économie américaine se redressait à bon rythme avec une chute du chômage à un plus de 8.8% en mars et une hausse de l’inflation hors composantes volatiles au-dessus de 1%. Cependant, personne n’aurait pu prévoir que l’intervention internationale en Libye, les révolutions arabes et surtout le tremblement de terre au Japon ne surviennent. L’instabilité au Moyen Orient et en Afrique du Nord a poussé à la hausse les cours du baril, provoquant un regain de volatilité inattendu. La crise japonaise, qui s’accompagne de tensions sur le champ de la dette, a eu certainement l’impact le plus direct sur l’économie américaine, en interrompant momentanément la chaîne d’approvisionnement ce qui a eu des conséquences sensibles sur l’industrie automobile.
Le bilan est clair: alors que le deuxième cycle d’assouplissement quantitatif s’est fini fin juin, le taux de chômage aux Etats-Unis a de nouveau grimpé au-dessus de 9% tandis que la confiance des consommateurs est en chute libre ce qui devrait avoir un impact final sur la croissance du PIB américain.
Dans ces conditions délicates, même les tenants les plus fermes d’une hausse des taux de la Fed ont décidé de faire taire leur désapprobation. Reconnaissant qu’un troisième cycle d’assouplissement quantitatif n’est pas la solution idéale lors de la conférence monétaire internationale, Ben Bernanke a, indirectement, souligné que les taux devraient rester bas encore pour longtemps aux Etats-Unis afin de ne pas tuer dans l’oeuf la reprise américaine. Raison de plus pour maintenir les taux à leur niveau actuel, l’inflation qui a atteint des niveaux élevés devrait suivre désormais une pente descendante. Un regain, lié notamment à des facteurs extérieurs comme la hausse du cours du brut, n’est pas d’actualité pour le moment.
Dans ce contexte, un relèvement des taux ne devrait pas arriver afin la fin du 2ème semestre de l’année prochaine ou, au plus tard, en 2013. La sortie du QE2 a permis au dollar américain de reprendre du terrain sur le marché Forex mais la persistance de taux zéro devrait toujours favoriser les stratégies de carry trade avec le billet vert.