Nombreux sont les analystes qui s’attendent à une réédition de l’épisode 2010 au cours de laquelle le chef de la banque centrale américaine avait prononcé un discours depuis passé à la postérité qui avait lancé le QE2. Une pratique qui pourrait désormais s’inscrire dans la durée.
Comme l’a souligné Rob Carnell, économiste en chef d’ING, « la Fed est bien consciente qu’elle risque de faire plonger les Bourses si elle n’insinue pas qu’elle envisage un QE3. Elle n’a d’ailleurs pas dissuadé les marchés de leur optimisme en laissant filtrer dans la presse ses messages ».
Les experts de forex.fr rejoignent cet avis. Ben Bernanke devrait surtout s’attarder sur les risques pesant sur la croissance économique mondiale, avec la réactivation du spectre de la récession, et souligner abondamment les effets pervers de nouvelles mesures d’assouplissement quantitatif qui pourraient réactiver la guerre des devises, en fragilisant le cours du dollar face aux autres monnaies.
Si QE3 il doit y avoir, cela ne devrait se produire qu’en novembre, en fonction de l’évolution du contexte économique et de la matérialisation du risque de récession. D’ici là, la Fed pourrait toujours continuer d’agir sporadiquement sur les marchés, bien que cette éventualité semble peu probable.
Parmi les autres pistes évoquées afin d’éviter un QE3, l’abaissement du taux auquel la Fed rémunère les réserves excédentaires des banques, une solution envisagée l’année dernière mais qui était jugée insuffisante. En cas de retour de la récession, cette solution pourrait être incapable de redresser réellement l’économie américaine.
Ce soir, la Fed risque donc surtout de dresser un bilan assez sombre des perspectives économiques et des moyens en sa possession pour inverser la machine. Une chute des actifs boursiers et des valeurs jugées à risque pourrait se produire si les marchés financiers attendent trop de cette conférence au coeur du Wyoming.