La rédaction de forex.fr vous propose de vivre en direct les moments forts du “Forum de l’investissement” de Paris (Porte Maillot), à l’instar de ce que nous avons fait pour le Salon du Trading 2011 dont nous avons été le partenaire média officiel.
Pas d’analyse technique et d’analyse fondamentale pour aujourd’hui, retrouvez-les dès lundi prochain!
Beaucoup de monde, d’investisseurs potentiels et de profils de “bon père de famille” pour cette édition du “Forum de l’investissement” qui a certainement, à première vue, connu un succès encore plus important cette année que l’année dernière à cause des évolutions de l’économie mondiale et des places financières. Comme toujours, les femmes étaient minoritaires parmi les visiteurs à l’occasion de cet évènement qui a pour ambition d’introduire les meilleurs placements et investissements du moment aux particuliers. Immobilier, trading, devises, produits financiers complexes étaient au rendez-vous de cette première journée avec plus d’une centaine d’exposants donc certains courtiers, comme WH SelfInvest ou encore Varengold FX, des banques, comme BNP Paris ou CIC, des magazines et sites spécialisés sur l’investissement et plusieurs géants de l’immobilier, comme Vinci Immobilier.
Notre équipe a profité de ce vendredi pour sillonner les couloirs du Forum et partir à la rencontre d’éventuels partenaires.
Parmi les conférences qui ont éveillé notre intérêt, l’une était particulièrement pertinente au regard de l’actualité. Compte-rendu critique:
“Les clefs pour tirer profit de la crise financière”
Salle comble et applaudissements nourris, en particulier lors des interventions de Marc Fiorentino, pour cette conférence dédiée à la crise actuelle. C’est un portrait très fidèle et objectif de la réalité de la situation économique du moment qui fut dressé par les quatre experts invités à faire part de leur point de vue et de leurs conseils pendant une heure. Tous l’ont souligné, la crise souveraine actuelle n’est que la conséquence d’une onde de choc qui se propage depuis 2007 avec les subprimes. Nul intérêt alors à différencier cette crise de la crise du crédit puisqu’elles ne sont que les conséquences et manifestations d’un phénomène plus global pour l’économie mondial, ce que nous ne cessons d’ailleurs de répéter dans ces colonnes depuis plusieurs mois.
Dans l’ensemble, c’est le pessimisme pour le court terme qui l’a emporté au niveau des participants. Seul optimiste du panel, l’ancien ministre Christian Pierret a souligné que cette crise est une opportunité unique pour réformer l’Etat et, prenant à contre-pieds les autres invités qui ont souligné l’incohérence des politiques depuis 2007 qui ont injecté de l’argent dans le système, souvent à perte, il a mis en avant que les milliers de milliards de dollars qui ont été utilisés par les pouvoirs publics depuis près de quatre ans vont tôt ou tard ressurgir et repartir dans l’économie réelle. Une réalité que nul n’est en mesure de nier mais, entre-temps, les effets de la crise sont toujours là.
L’ECHEC DU POLITIQUE
L’intervention de Marc Fiorentino fut certainement l’une des plus instructives: c’est un constat amère que cet expert a dressé. Alors que tous les politiques soulignaient, en 2007, à la chute de Lehman Brothers, que “rien ne sera plus pareil”, les choses n’ont pas changé depuis. Le président Obama n’a pas mis à genoux les banques, au contraire ce sont elles qui ont réussi à le faire plier tandis qu’en France, l’argent investi par l’Etat dans les banques n’est jamais réapparu dans le circuit de l’économie réelle, notamment pour financer le crédit. Cette crise est surtout symptomatique de l’échec du politique, comme l’a souligné Fiorentino. Pire, l’Europe n’est même plus crédible: alors que Dexia avait réussi haut la main les derniers tests de résistance, la banque franco-belge est désormais en train d’être démembrée afin d’éviter un risque systémique.
LA FRANCE DOIT SE TROUVER UN NOUVEAU MODELE DE CROISSANCE
S’exprimant sur la France, le patron de Monfinancier.com n’a pas mâché ses mots, à quelques mois d’une présidentielle tournée vers l’économie: Pour sortir de la crise, la France devra de nouveau recourir à l’austérité. En effet, comparé à ce qui s’est fait ailleurs en Europe, le dernier plan d’austérité n’a manifestement pas pris l’ampleur réelle de la situation et de la crise. Surtout, faire de l’austérité c’est bien mais encore faut-il avoir une vision. Il faut faire reposer l’austérité sur un modèle de croissance, en passant par exemple, comme mis en avant par Christian Pierret, d’un modèle basé sur la consommation à un modèle basé sur l’investissement, afin de suivre le modèle allemand qui, bien qu’il ait quelques ratés, fonctionne plutôt bien en période de crise. Il faut aussi, a déclaré Marc Fiorentino, aider les PME, ce qui n’a pas été fait en France. Ce sont elles qui sont créatrices d’emploi et non les grandes entreprises du CAC 40. Les incitations fiscales décidées récemment ne sont pas suffisantes pour soutenir un secteur touché de plein fouet par la crise. Alors que les banques et les entreprises du secteur automobile ont bénéficié du soutien entier de l’Etat, les PME ont été les grandes oubliées dans cette crise.
QUELQUES CONSEILS D’INVESTISSEMENT
Après ce partage de point de vue intéressant sur la crise et la manière dont elle est gérée, surtout en Europe, chacun y est allé de son conseil pour investir. Rien de miraculeux mais des conseils sages que nous reprenons volontiers à notre compte:
– diversifier les investissements, notamment en ce qui concerne les assurances vies. Ne pas tout placer sur les obligations étatiques mais aussi sur les obligations d’entreprises ou encore des actifs des pays émergents
– rester sur du traditionnel (livret A, immobilier locatif grâce aux incitations fiscales etc…)
– ne pas se précipiter sur les actions et éviter d’acheter en ce moment si vous avez une stratégie d’investissement sur le long terme car la baisse n’est pas terminée, surtout sur les marchés européens
– éviter les bancaires, tant que la recapitalisation des banques n’aura pas été effectuée, et les valeurs tournées vers la consommation ou les loisirs
– investir dans les secteurs de l’économie verte d’ici à deux ans
– s’intéresser aux obligations allemandes qui ont un faible rendement mais sont sûres
– éviter le yen et le franc suisse qui sont trop chers
– prudence sur l’euro et le dollar
– s’intéresser plutôt au dollar canadien ou aux monnaies d’Europe du Nord
SOLUTIONS A LA CRISE ET EVOLUTION
Tous furent unanimes pour souligner que la situation économique ne devrait pas s’améliorer d’ici au moins deux ans. Au niveau des solutions, rien qui n’ait déjà été dit ailleurs: soit plus de convergence, et diriger l’Europe vers la voie de la Fédération, soit réviser les traités. Comme l’a affirmé Marc Fiorentino, c’est une “urgence”. Dans l’immédiat, les deux problèmes majeurs sont la Grèce et les banques mais, après, il faudra que les pays occidentaux s’attaquent à trois défis majeurs: la relance de la consommation, de nouveaux programmes d’austérité, réduire le niveau de la dette afin de pouvoir prétendre, dans quelques années, renouer avec une croissance créatrice d’emplois.
Si vous n’avez pas pu assister au “Forum de l’investissement” aujourd’hui, sachez, chers lecteurs, que vous pouvez encore venir à la rencontre des professionnels et assister aux conférences prévues demain, au Palais des Congrès, Porte Maillot (Paris).