Hier, l’euro/dollar a lourdement dévissé lors de la session européenne, avec une chute vertigineuse de plus de 300 pips. La session asiatique est restée quant à elle beaucoup plus calme, avec un euro dollar fluctuant dans un range très serré, entre 1.3555 et 1.3513. C’est au cours de la session européenne que la monnaie des 17 a finalement, vers 7h GMT, franchi à la baisse le niveau de 1.35, avant d’entamer un léger rebond technique.
Scénario EURUSD du jour:
L’EUR/USD a donc fortement réagit hier, et encore ce matin, face aux incertitudes de plus en plus lourdes sur la dette italienne. La situation pour le pays du Cavaliere semble, en effet, s’aggraver. Le taux obligataire à 10 ans italien a atteint hier un nouveau record de 7.32%, notamment suite à la décision LCH Clearnet d’augmenter l’appel de marge pour la négociation des bonds italiens. Ce taux est, rappelons-le, théoriquement insoutenable sur le long terme, et il augmente les peurs sur la stabilité financière et le risque de défaut de la troisième économie européenne, qui pourrait avoir besoin d’un plan de sauvetage. Mais cela est-ce possible ? L’annonce du départ anticipé de Silvio Berlusconi n’a donc pas réussi à calmer les marchés qui, au contraire, voient là une source d’instabilité politique. En effet, le chef d’Etat italien pourrait tenter de nommer un nouveau président du conseil en attendant la tenue d’élection anticipée.
Du point de vue de l’analyse graphique, l’eur/usd est sorti par le bas de son triangle de consolidation, en cassant ensuite le support de 1.3609, plus bas du mardi de la semaine dernière. L’EUR/USD reprend son trend baissier, parti de 1.4246. Il devrait vraisemblablement atteindre, dans un premier temps, le support de 1.3375 puis 1.3294 comme souligné dans l’analyse d’hier. Dans l’optique d’un éventuel rebond, la résistance des 1.3608 devrait contenir la hausse de l’euro.
Point sur les fondamentaux EURUSD:
Cet après-midi, nous serons attentifs à deux publications majeures au Etats-Unis : celle de la balance commerciale, et celle du nombre de nouveaux inscrits au chômage. Le consensus des économistes reste, tout de même, bien plus optimiste sur la reprise de l’économie américaine que sur celle de la zone euro où le risque de récession est important. L’Italie et la Grèce ne sont pas, en effet, les seuls pays sous la menace d’un risque de défaut. La situation française semble elle aussi de plus en plus préoccupante. L’écart entre le taux obligataire allemand et le taux français à, lui aussi, atteint un nouveau record, avec un spread de 147 points de bases hier dans la journée.
A noter que le premier ministre Georges Papandréou, a officiellement remis sa démission hier soir, pour permettre de la constitution d’un nouveau gouvernement de coalition où Filippos Petsalnikos, l’actuel président socialiste du Parlement, devrait lui succéder, selon les premières informations de presse. Une réunion entre les chefs des trois principaux partis grecs est toutefois prévue dans la journée afin de finaliser le choix du Premier ministre, car des divergences sont apparues au cours des dernières heures au sujet de Filippos Petsalnikos.