En ce début de mois de novembre, le bal des prévisions économiques pour les années à venir des principales institutions financières internationales a commencé, avec les projections d’UBS.
La banque suisse a identifié pour les deux ans à venir trois phénomènes principaux qui risquent de continuer d’influencer l’activité économique:
1. L’intensification de la crise souveraine
Sans surprise, la dette souveraine va continuer de perturber l’activité en Europe et elle va s’accompagner d’une défiance accrue vis à vis des politiques et du système, défiance qui est déjà symbolisée par des mouvements comme le Tea Party, Occupy Wall Street ou encore Occupy Berlin. Des gouvernements sans assise populaires risquent de mettre en place des politiques économiques sans consistance qui auront certainement pour conséquence d’accroître la crise et d’avoir un impact désastreux sur l’économie dans son ensemble, notamment sur le chômage.
2. Vers un excès de capacité
Par excès de capacité, les experts d’UBS s’attendent à une poursuite du chômage dans les pays développés avec, en toile de fond, des fondamentaux économiques faibles, notamment du côté du secteur manufacturier. Le phénomène qui est déjà perceptible en ce moment ne devrait donc que se renforcer dans les années à venir.
3. Vers un monde émergent encore plus puissant
Une balance commerciale plus équilibrée et des fondamentaux économiques meilleurs vont caractériser les prochaines années pour les pays émergents, ce qui devrait continuer à asseoir l’assise internationale de ce groupe hétéroclite de pays.
Les chiffres:
– Selon UBS, la croissance mondiale devrait atteindre 3.1% en 2012 et 3.4% en 2013, principalement grâce aux pays émergents.
– L’EuroZone sera à la traîne avec une récession prévisible l’année prochaine et une croissance en 2013 qui devrait grimper difficilement à 1%.
– Les Etats-Unis devraient éviter une récession avec une croissance en hausse, de 2.3% l’année prochaine et de 2.7% en 2013.
Les deux scénarios à prendre en considération:
Le risque baissier viendrait d’une intensification de la crise dans la zone euro, qui n’est pas exclue puisque la chancelière Merkel a laissé entendre sans ambiguïté que le retour à une situation viable devrait prendre au moins dix ans en ce qui concerne la dette. Une amélioration des perspectives évoquées par UBS pourrait avoir lieu en cas de meilleur coordination économique international, un scénario peut probable pour l’instant, à en juger notamment par la frilosité des partenaires de la zone euro à participer au véhicule d’investissement du FESF.