Bonjour Florent! Vous êtes directeur général d’AvaFX France. Merci d’avoir bien voulu répondre à quelques questions sur l’actualité économique et financière du moment pour nos lecteurs.
Comme vous le savez certainement, Morgan Stanley conseille de vendre l’euro, envisageant un cross EURUSD à 1.30 d’ici à la fin de l’année. Partagez-vous cet avis?
Le fait que la parité EUR/USD touche 1.30 d’ici la fin de l’année me semble tout fait plausible aux regards des indications techniques que le marché nous a donné. La figure de retournement baissier (type étoile du soir), qui s’est déroulée en 3 séances (les 27,28 et 31 octobre dernier), a marqué un violent retournement baissier sur le retracement fibonacci 61.8% de la baisse 1.4940/1.3146 à 1.4247. Ce puissant signal envoyé par le marché milite pour un nouveau plus bas à court terme, à savoir sous les 1.3146.
Depuis son point haut historique à 1.6038, le 15 juillet 2008, l’EUR/USD est dans un range large de 30 figures. Chez AVAFX, d’un point de vue chartiste, une de nos hypothèses serait que ce large range qui dure depuis plus de 3 ans pourrait bien être une formation en triangle qui serait validée par un rebond sur le niveau des 1.2600 (retracement fibonacci 76.4% de la hausse 1.1877/1.4940).
Plus proche de nous, il y a un autre niveau technique à surveiller à 1.3047 (retracement fibonacci 61.8% de la hausse 1.1877/1.4940), niveau qui pourrait marquer le point de départ d’un mouvement haussier.
Enfin si ni 1.3047 ni 1.2600 n‘inversaient le mouvement baissier actuel, on reviendrait s’appuyer sur la zone 1.2188/1.1877 où on trouverait un solide support avec une faible probabilité de le casser à court terme.
Comme vous vous en doutez, nos lecteurs sont très préoccupés par la situation sur le terrain de la dette et de la croissance. Comment envisagez-vous l’année 2012 pour l’économie mondiale et le marché des changes?
On ne va pas se cacher derrière un optimisme béat, la situation est difficile et les difficultés vont aller en s’accroissant tout au long de l’année 2012. La visibilité du marché est faible et ce n’est pas les élections françaises et américaines à venir qui vont l’aider à y voir plus claire.
Autant l’année 2011 aura été concentrée sur les problèmes de la zone euro à commencer par ceux de la Grèce autant l’année 2012, pourrait bien être l’année de la mère de toute les batailles : la dette américaine.
Chez AVAFX, nous nous attendons à ce que le problème de la dette outre-Atlantique soit au premier rang des préoccupations des investisseurs sur fond de déchirement politique, année présidentielle oblige.
Deux évènements récents nous ont paru significatifs sur le front de la dette américaine :
Le premier évènement est l’incapacité de la « super-commission » (formée de démocrates et de républicains) à trouver un accord au sujet d’une réduction de la dette de 1200 M$ sur 10 ans d’ici 2013, une goutte d’eau dans un océan de dettes ! On rappellera à vos lecteurs que la dette publique américaine s’accroit de plus de 100Md de $ par mois ! Cet échec traduit le profond blocage du système politique fédéral américain et l’incapacité des deux principaux partis à dépasser un système de confrontation partisan, alors que la situation gravissime des comptes américains l’exigerait.
Le second évènement est le volume de la dette publique américaine qui le 16 novembre dernier a atteint la somme de 15 000 Mds de $, ce qui représente un volume de dette presque égal à 100% du PIB. Et c’est sans compter les célèbres Government Sponsored Enterpise (GSE) dont le passif représente 7600 Mds de $. A elle seule, Ginnie Mae, Freddie Mac et Fannie Mae ont un passif de 6000 Mds de $. Avec la dette des administrations subfédérales et les GSE, la dette publique américaine se monte en réalité à plus de 25 000 Mds de $, soit 167% du PIB. Le secteur privé n’est pas en reste puisque le volume de la dette privée (ménages + entreprises) aux Etats Unis est de 24 000 Mds de $ auquel s’ajoute 15000 Mds de $ de dette financière privé (dont une partie sert à financer les dettes privés de ménages et des entreprises). La dette privée totale se situe donc entre 160% et 260 % du PIB. Le bilan de l’endettement des Etats-Unis est accablant, le pays est totalement insolvable.
Irrémédiablement, on se rapproche du moment où une action décisive devra être mise en place pour cesser cette spirale d’endettement massif. La pression va s’accroitre sur les gouvernants américains, au pire moment pour eux, afin qu’ils prennent des décisions drastiques dans le but de stopper l’hémorragie de la dette ; décisions qui auront des répercutions mondiales vue le rôle de l’économie américaine dans l’économie mondiale.
Bien sûr, la zone euro ne devra pas être oubliée pour autant et le contre feu que ne manqueront pas d’ouvrir les anglo-saxons en faisant perdre le triple A à la France (ce qui au passage fera perdre le triple A au FESF) nedevra pas faire oublier que ce n’est pas à Paris, Bruxelles ou Berlin que se joue l’avenir du monde mais bel et bien à Washington.
Pouvez- vous nous confier, en exclusivité, quels sont les nouveaux développements qu’AVAFX prévoit pour l’année prochaine?
Je peux vous confier que nous avons plusieurs développements pour 2012 et, sans tout vous dévoiler, sachez qu’il s’agira d’une plateforme Alphtrader et d’options. Vous en saurez plus très bientôt!
De plus en plus de lecteurs de forex.fr ont commencé le trading avec les options binaires. Quelle est votre opinion vis à vis de ce nouveau produit financier?
Chez AvaFX, nous sommes réservés sur ce type de produits. Il y a dans les options binaires, une approche simpliste des marchés financiers alors même que le trading de produits d’investissement nécessite un effort d’apprentissage des mécanismes de la bourse. De plus, il y a, comme dans tous produits optionnels, une date d’expiration qui nécessitera à l’investisseur de bien choisir la maturité de son option en fonction des objectifs de variation attendue.
Avec les options binaires, la gestion de la position est aléatoire et la perte en capital peut vite s’avérer problématique.
En définitive je dirais que les options binaires ne sont pas les meilleurs produits pour prendre des positions directionnelles dans le marché, mais les options restent de très bons instruments de couverture et peuvent accompagner des stratégies basées sur un portefeuille de CFDs.
Un dernier conseil pour les traders?
Le conseil que je ferai à vos lecteurs concerne la maitrise du risque. En effet, prendre une position sur le marché revient toujours à prendre un risque financier sur son capital. Les traders qui gagnent sur la durée sont toujours des traders qui ont une gestion du risque rigoureuse et rationnelle. La première qualité d’un trader qui gagne est sa capacité à préserver son capital. Sur une longue série d’opérations, c’est sa capacité à garder son capital qui fera progresser son compte de trading, plus que sa capacité à faire des « gros gains ». En période normale de marché mais encore plus dans les situations de forte volatilité, comme nous connaissons depuis l’été dernier, on ne rappellera jamais assez la nécessité de mettre des stop loss et de gérer de façon rigoureuse son capital.
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