Après la dégradation vendredi dernier par l’agence américaine Standard & Poor’s de la note souveraine de neuf pays européens, dont la France et l’Italie, d’un cran ou de deux crans, les capitales des pays membre de la Triade sont sur le qui-vive.
Si Washington peut souffler, puisque les principales agences de notation, bien que mettant la pression sur l’administration américaine pour réduire son déficit, ont repoussé à 2013 au plus tôt une révision de la note américaine, ce n’est pas le cas du Japon qui, depuis 2008, sur fond d’atonie économique et d’instabilité politique, est au coeur de nombreuses interrogations.
Le ministre japonais des Finances, Jun Azumi, s’est fait l’écho hier des inquiétudes ambiantes, aussi bien sur les places financières que dans la classe politique nippone, sur l’avenir de la note du pays qui est à Aa3 depuis août dernier, selon les critères de Moody’s, et à des niveaux similaires auprès de Fitch et S&P.
Cependant, ces dernières ont, à maintes reprises, depuis l’automne, menacé de revoir à la baisse la note du Japon. En novembre 2011 un haut responsable de l’agence S&P a clairement évoqué cette possibilité sans ambiguité en affirmant que: “les finances du pays sont de pire pire chaque jour et chaque seconde qui passe“, ce qui rend inévitable une prochaine dégradation de la note du pays.
Avec un endettement à plus de 200% du PIB, couplé à l’incapacité des gouvernements à prendre les décisions qui s’imposent pour renouer avec la prospérité, le Japon s’oriente sans l’ombre d’un doute, comme nous l’évoquons dans notre guide sur “Les Prévisions Economiques et Forex 2012” vers une dégradation de la note du pays, dans les semaines à venir.
Cette dégradation devrait, dans un premier temps avantager le yen mais à terme, la vraie question qui se pose est de savoir jusqu’à quand les marchés vont faire confiance à la monnaie japonaise…Nous craignons que le scénario du pire qui a été envisagé par nos équipes, à savoir une gigantesque crise souveraine dans le monde développé qui touche non seulement la zone euro mais aussi, les Etats-Unis et le Japon, ne précipite la fin du statut de valeur refuge du yen et aboutisse à une profonde modification de la structure actuelle du marché monétaire mondial, en rabattant les cartes entre les principales monnaies.