Lors de sa dernière réunion, mi-février, la BoJ (Bank of Japan) avait surpris les économistes et les marchés en élevant de 10.000 milliards de yens (92 milliards d’euros) ses achats prévus d’obligations d’Etat japonaises, portant à 65.000 milliards de yens (600 milliards d’euros) l’enveloppe totale de son programme central.
il y a 2 semaines, mardi 13 mars , la BoJ a entrepris un prêt de 2000 milliards de yens supplémentaires (18.5 milliards d’euros). Cette décision est envisagée comme “la suite” de l’assouplissement monétaire de février.
L’assouplissement quantitatif tant à accroitre la liquidité et faciliter le recours au crédit via :
-l’émission massive de monnaie
-l’achat de bons du trésor japonais
– une large augmentation du montant des réserves des banques commerciales déposées auprès de la banque centrale.
Ces fonds sont destinés aux banques souhaitant prêter à des entreprises actives dans des secteurs considérés comme stratégiques pour la croissance du pays mais le cœur de ces mesures d’assouplissement quantitatif consiste en l’acquisition d’obligations d’Etat et d’entreprise et à l’émission de prêts à des taux préférentiels.
La moitié de ces 2000 milliards de yens seront versés sous formes de prêts en dollars aux taux des marchés correspondants.
Suite à cette politique accommodante vis-à-vis du billet vert, les investisseurs se positionnent fortement acheteurs sur la paire USD/JPY.
En effet, des comportements d’arbitrage privés (carry trade), font que les investisseurs empruntent au Japon à des taux faibles pour investir aux États-Unis (notamment) à des taux plus élevés.
Les exportateurs nippons ont en effet tendance à profiter des niveaux actuels pour ajuster leurs positions en devises étrangères à l’approche de la fin de l’exercice, fixée au 31 Mars au Japon. L’actif refuge que constitue toujours le Yen pourrait également retrouver un certain attrait aux yeux des investisseurs tant que la crise de la dette en Europe inquiète les marchés et que l’avenir de la Grèce en zone Euro n’est pas définitivement assuré. En outre, la menace d’un choc pétrolier provoquée par l’instabilité du monde arabe contribue également à modérer l’appétit du risque.
Par conséquent, cette forte tendance acheteuse pourrait s’essouffler en cas de retour de l’aversion au risque, fortement ancrée dans la culture nippone.
Compte tenu de l’approche de la fin d’exercice, fixée au 31 mars, on devrait observer un attrait acheteur pour la paire, au moins jusqu’à l’échéance. Mais ne perdons pas de vue que ces pressions déflationnistes peuvent plonger l’économie de l’archipel.
Je conseillerais de se positionner vendeur après cette période.