Sur le marché des devises, la semaine qui se termine a été forte en rebondissements et deux faits ont majoritairement influencé les cours, à savoir les spéculations concernant un ralentissement de l’économie chinoise et aussi l’éventualité d’un QE3 aux Etats-Unis.
Avec l’annonce par l’Eurogroupe d’une augmentation significative des pares-feu mis en place pour lutter contre la crise souveraine à 800 milliards d’euros, l’horizon semble s’éclaircir pour l’EURUSD qui en données hebdomadaires a gagné 0.52%. Toutefois, il est encore trop tôt pour s’aventurer à la hausse sur le moyen terme sur le cross étant donné que les marchés pourraient rapidement se renverser. A l’enthousiasme de départ suite à l’annonce de cette augmentation, un certain scepticisme pourrait l’emporter quand on sait que l’OCDE plaide pour un système de pare-feu à au moins 1000 milliards d’euros afin de répondre aux besoins éventuels de l’Espagne et de l’Italie, deux pays qui font encore face à d’importantes difficultés en dépit de la baisse des taux sur le marché obligataire.
Plus vraisemblablement, les fluctuations futures de l’EURUSD dépendront de la réponse que souhaitera apporter la Réserve Fédérale américaine aux signes de ralentissement de l’économie. Les récentes données américaines sont mitigées, ce qui a réactivité l’hypothèse d’un QE3 d’où l’affaiblissement du dollar. A titre d’information, le Dollar Index a ainsi chuté sous 79 points. Dans l’immédiat, il est donc fort probable que l’EURUSD évolue encore sans réelle tendance, autour du niveau de 1.33. La résistance à 1.3487 semble encore loin pour le cross.
La semaine a également été propice à un renforcement du yen. C’est une tendance de long terme qui est observée sur le marché des changes depuis le début de l’année mais qui s’est accélérée à la faveur de l’approche de la fin de l’année fiscale au Japon qui aura lieu le 31 mars. Rien de surprenant donc à ce que le yen a gagné du terrain face à l’euro et au dollar. On s’interroge toutefois sur la capacité de la paire USDJPY à franchir rapidement le niveau de 84 yens.
Parmi les perdants de cette semaine, le dollar australien, et dans une moindre mesure le dollar néo-zélandais. La monnaie australienne a surtout répercuté la baisse des prix des matières premières directement liée aux rumeurs de ralentissement de l’économie chinoise. Sur la semaine, les pertes de l’AUD sont importantes, à hauteur de 1.14% face à l’euro et de 1.30% face au dollar. Selon toute vraisemblance, la tendance baissière du dollar australien devrait s’accentuer début avril dans la foulée d’indicateurs macro-économiques chinois majeurs qui, d’après le consensus, vont confirmer le ralentissement. Dans cette perspective, il conviendra de surveiller de près la publication dimanche de l’indice PMI manufacturier chinois.
La semaine prochaine restera encore marquée par la multiplication des indicateurs PMI pour plusieurs pays, et notamment en Europe. Au niveau des banques centrales, il faudra faire attention mardi à la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Fed, qui devrait donner des indications sur la volonté du FOMC de s’engager dans un QE3, et aussi à la réunion de la BoE dans un contexte difficile pour la livre sterling et l’économie britannique. A la suite d’un mauvais chiffre de la croissance au quatrième trimestre 2011, les rumeurs de dégradation de la note souveraine du Royaume-Uni ont été réactivées. Le clou de la semaine sera vendredi avec le traditionnel rapport sur l’emploi et le chômage aux Etats-Unis. On attend une variation de l’emploi non agricole à 210 000.