La publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Fed a certainement été accueilli avec soulagement en Chine, mais aussi dans les autres pays émergents. Rappelons-nous que lors du dernier sommet des Brics à New Delhi, les pays présents avaient vivement manifesté leur désapprobation de la politique monétaire des pays développés qui usent et abusent de la planche à billets, surtout aux Etats-Unis, provoquant un déséquilibre important de l’économie mondiale. Parmi les pays les plus touchés, et assez logiquement les plus virulents, le Brésil. On compte également la Chine qui fait face à une économie en branle en dépit d’excellentes prévisions de croissance.
Le recours à la planche à billets aux Etats-Unis, principalement, provoque une forte pression à la hausse sur les monnaies des pays émergents, yuan compris, en dépit de la politique de taux de change extrêmement contrôlée de la banque centrale chinoise. Le résultat, c’est une surabondance de liquidités qui vient aliment l’inflation dans le pays, dans un contexte déjà marqué par une hausse du coût des matières premières. Pour les dirigeants chinois, l’urgence est d’éviter des révoltes sociales, contre la vie chère, alors que des remous politiques agitent le pouvoir.
Selon Zhang Xiaoqiang, vice-président de la Commission national de réforme et de développement, la hausse des prix à la consommation devrait être de 3.5% cette année, une hausse somme toute modérée par rapport aux mauvaises performances indiennes par exemple.
Le problème pour la Chine, c’est qu’elle essaie de conserver un modèle économique en perte de vitesse et qui fait constamment face à une forte inflation. On retiendra notamment la baisse des prévisions chinoises cette année, et les récentes statistiques plutôt mitigées alors que l’inflation est toujours une préoccupation importante.
Pour un temps, la publication de l’indice ISM manufacturier HBSC pour la Chine a rassuré. Dans les milieux économiques et financiers, on n’évoque plus qu’à demi-mot la possibilité d’un assouplissement monétaire. C’est donc le statu quo qui prévoit mais pas pour longtemps. De nouvelles données chinoises seront publiées dans les semaines à venir et risquent de bousculer la politique monétaire prudente de Pékin.
Tous les observateurs avertis de la Chine en sont convaincus: Pékin ne pourra pas faire l’impasse sur une baisse des taux. Le fait que la Fed ne semble pas s’orienter vers un QE 3 devrait limiter la surabdondance de liquidités qui viennent notamment frapper la Chine, ce qui devrait logiquement laisser une marge de manoeuvre plus importante au pays.
Entre-temps, on s’interroge toujours sur le devenir du yuan qui est encore loin d’être totalement convertible.