Comment ne pas être en total accord avec le dernier éditorial de l’économiste américain Paul Krugman dans le New York Times. Pour une fois, les élites de l’autre côté de l’Atlantique ont, enfin, semble-t-il, compris l’ampleur des défis de la zone euro. Reste à l’Allemagne et aux pays suiveurs à faire de même.
L’argument de Paul Krugman est largement connu, et partagé par de nombreux économistes et spécialistes. Mais aussi par de plus en plus de traders.
Les économies périphériques de la zone euro, comme le Portugal, mais aussi l’Espagne et l’Italie, dont les taux s’envolent depuis la semaine dernière sur le marché obligataire, sont en état de ruine économique. La seule solution miracle proposée par la Troïka (composée de la BCE, du FMI et de la CE) est d’appliquer des mesures d’austérité drastiques, largement voulues par Berlin, qui n’ont pour effet que d’empirer la situation dans des économies déjà fragilisées.
Non seulement les économies de ces pays s’enfoncent dans le cycle infernal de la récession mais, en plus, le problème de la dette ne cesse de s’empirer, en dépit de coupes sévères dans les budgets qui touchent principalement les classes moyennes. En dépit des efforts de l’Espagne, principal pays dans le collimateur des marchés, les taux sont en forte hausse et comme le cas de la Grèce nous l’a montré, l’austérité a tout prix ne porte pas ses fruits en matière de réduction des déficits.
En d’autres termes, comme l’a souligné avec brio Krugman dans son éditorial que vous pouvez consulter ici, l’Europe et surtout la zone euro sont en train de commettre un suicide économique qui pourrait leur coûter cher. Le résultat de la voie choisie par l’eurozone est évident, même si les politiques refusent pour l’instant de faire marche arrière, ils le savent, c’est un désastre économique qui attend le Vieux-Continent.