La monnaie des 17 a chuté pour la première fois en l’espace de cinq jours face à la monnaie nippone dans la foulée du résultat du premier tour de l’élection présidentielle française et alors que le gouvernement des Pays-Bas devrait annoncer des élections anticipées d’ici quelques heures.
La chute de l’euro est de l’ordre de 1.2% en fin de matinée à 106.55 yens, résultat d’un regain d’inquiétudes dans la zone euro, qui se matérialise aussi sur le marché de la dette. La forte poussée du Front National lors du premier tour, avec 18.1% des voix selon les chiffres officiels laisse le second tour, qui doit avoir lieu le 6 mai, ouvert puisque les électeurs du Front National devrait majoritairement orienter leur vote vers le président sortant. L’incertitude liée au résultat de l’élection présidentielle accroit le risque politique dans l’eurozone qui est déjà important en raison des déboires du gouvernement des Pays-Bas.
En effet, du fait de l’impossibilité de parvenir à un accord sur le budget, et en dépit de négociations qui se poursuivent aujourd’hui, des élections anticipées devraient être annoncées sous peu, comme voulu par le parti de Geert Wilders, qui s’est retiré récemment de la coalition gouvernementale. Ces perturbations politiques ont entrainé un accroissement important des tensions sur les bons à dix ans du pays et pourraient selon certains économistes faire perdre au Pays-Bas leur triple “A”.
Dans ce contexte largement dominé par l’actualité politique, la publication de PMI décevants ce matin est passée presque inaperçue sur le marché des changes.
Face au dollar, l’euro a également accentué sa descente. Les analystes de IG Markets s’attendent à ce que la devise européenne resteste sous peu le support psychologique clé de 1.30, qui a failli rompre déjà à trois reprises depuis janvier.
Demain, les marchés attendront l’actualité économique américaine. Selon les premières estimations, le département au Commerce devrait annoncer une hausse de 1.6% en mars des ventes de maisons neuves tandis que l’indice de confiance du Conference Board pourrait baisser à 69.8 en avril contre 70.2 en mars. Aussi, la Réserve Fédérale devrait annoncer un maintien de sa politique monétaire intacte. Cette rencontre devrait logiquement pousser l’euro/dollar à la baisse.