Les éléments forex clés
– forte hausse des taux pour l’Espagne et l’Italie
– la livre sterling à un plus haut de six mois face au dollar américain
– le dollar canadien joue au yoyo
L’Europe n’est pas sortie d’affaire et le rebond technique des bourses européennes ce matin ne présage rien de bon sur la durée. Les informations s’accumulent sur les marchés financiers au sujet d’une détérioration croissante de l’économie de la zone euro. Preuve de l’anxiété des investisseurs, qui est aussi perceptible à travers l’évolution du VIX, les taux d’intérêt sont une nouvelle fois en hausse sur le marché obligataire.
L’Espagne, qui affrontait une nouvelle fois les investisseurs, a réussi à lever 1.933 milliard d’euros de bons à trois et six mois, soit le haut de la fourchette visée, mais a dû concéder des taux en forte hausses, ce qui a poussé la Bourse de Madrid dans ses retranchements. Similairement, les taux étaient aussi en hausse pour l’Italie qui a levé ce matin 3.5 milliards d’euros sur le marché.
La fébrilité des investisseurs a peu influencé sur le cours de l’euro/dollar qui était en début d’après-midi en hausse par rapport à son cours d’ouverture, à 1.3153 (source Bloomberg) mais cette résistance de la monnaie des 17 pourrait être entamée dans les semaines à venir. L’ensemble de la communauté des affaires table toujours sur la durée à un euro en-dessous de 1.30 face au dollar. En effet, le niveau de 1.32 semble de nouveau infranchissable, tant la situation est dégradée. Les informations américaines à venir, notamment l’indice de confiance du Conference Board ne devrait pas permettre un réel sursaut. Surtout, la réunion de la Fed devrait selon plusieurs cambistes accentuer la tendance baissière sur la paire.Bonne performance en revanche de la livre sterling qui a atteint un plus haut de six mois face au dollar et un plus haut de vingt mois face à un euro largement fragilisé. Les indicateurs britanniques positifs poussent la paire mais la prudence est de mise sur le GBPUSD qui, après une telle performance, pourrait commencer un cycle baissier, comme ce fut le cas l’année dernière.
Enfin, instabilité pour le dollar canadien face à son homologue américain. Après une hausse initiale dans les premiers échanges américains, en raison d’un discours favorable à une hausse des taux d’intérêt de la part de la Banque du Canada, les gains du loonie ont été quasiment totalement effacés après la publication des ventes au détail dans le pays. En effet, les ventes au détail ont chuté à la surprise générale pour la première fois depuis sept mois, avec une baisse de 0.2% en février, ce qui a de nouveau poussé le dollar canadien sous la parité. Cette mauvaise performance pourrait remettre en cause la probabilité d’une hausse des taux et risque de peser sur le cours du dollar canadien dans les prochains échanges.