La FED a commencé hier une réunion de deux jours qui doit se terminer ce soir. Le très fort consensus des traders table sur un maintien de la politique monétaire actuelle, avec un taux directeur quasi-nul. En fait, les investisseurs vont surtout regarder de près la conférence de presse de Ben Bernanke, dans la foulée de l’annonce des taux, afin de deviner le prochain mouvement de la banque centrale américaine. Est-ce que la FED va remettre le couvert avec un QE3 en juin? Peut-être…
Mais la FED pourrait aussi prendre de court les marchés financiers dès ce soir.
Jusqu’à présent, les membres du FOMC étaient largement en faveur d’un maintien des taux inchangés jusqu’en 2014, année à partir de laquelle la FED pourrait s’orienter progressivement vers un durcissement monétaire. Bien que l’économie américaine soit en phase de redressement depuis janvier, avec quelques bonnes statistiques, comme l’indice Case-Shiller hier, de nombreux risquent pèsent sur la croissance, ce que certains membres de la FED ne devraient pas manquer de souligner.Plus que la conférence de presse de Ben Bernanke qui ne devrait pas réserver beaucoup de surprises, ce sera la répartition des votes au sein du FOMC qui sera cruciale. Pour l’instant, la majorité penche en faveur d’un maintien des taux à leur niveau actuel jusqu’en 2014 mais elle pourrait désormais privilégier plutôt 2015. Evidemment, la position du président de la FED sera déterminante.
Si cette translation à 2015 s’effectuait, ceci aurait un effet immédiat sur les marchés, surtout actions, et pourrait aussi préfigurer de la mise en place de mesures de soutien supplémentaires. De mauvais chiffres sur le terrain de l’emploi et du chômage dans les semaines à venir pourraient alors confirmer un ajustement de la politique monétaire de la FED en juin. Dans tous les cas, les marchés risquent d’en profiter.
Mécaniquement, une injection de liquidités supplémentaire pourrait faire grimper les indices mondiaux d’au moins 20% en attendant le retour à une politique monétaire plus traditionnelle. Un retour des taux à la hausse en 2015 au lieu de 2014 aurait des effets similaires, mais moindres, et pourraient notamment satisfaire les banques.