Le deuxième trimestre ayant commencé, notre équipe d’analystes devises a jugé bon de faire un premier bilan des 9 prédictions économiques et Forex choc pour 2012 formulées fin 2011.
Dans la majorité des cas, comme vous allez pouvoir en prendre connaissance ci-dessous, nos prédictions se sont révélées juste. Malgré de belles hausses périodiques sur les marchés financiers, les défis restent nombreux et certains risquent d’être difficilement surmontables dans les mois à venir. Passage en revue.
Croissance mondiale de 3.1% et récession de l’EuroZone
Les évolutions actuelles ont confirmé les prévisions de forex.fr formulées en début d’année. Si les Etats-Unis devraient échapper à la récession, les indicateurs récemment communiqués sont mitigés et soulignent le ralentissement de la reprise, principalement en raison des inquiétudes persistantes dans la zone euro, avec la dégradation de la situation en Espagne, et le ralentissement économique en Chine. Les pays émergents sont toujours les locomotives de la croissance mais des locomotives qui sont de plus en plus à la traîne puisque les perspectives de croissance en Chine ont été révisées à 7.5% pour 2012 par Pékin, un niveau très bas par rapport aux années précédentes, et certains pays, comme le Brésil, envisagent sérieusement d’assouplir leur politique monétaire à des plus bas historiques afin de relancer la croissance. La perspective d’une reprise durable est toujours présente, mais très fragile, et dépendra en grande partie de la gestion de la crise souveraine en zone euro.
2012, l’année de la mère de toutes les batailles: la dette américaine
On entend assez peu parler de la dette américaine…mais elle reste en embuscade et il conviendra dans la deuxième partie de l’année de se protéger contre un nouveau regain d’aversion au risque visant directement les Etats-Unis. L’affrontement Romney-Obama dans les mois à venir a toutes les chances de réactiver les craintes au sujet de la dette américaine.
L’EURCHF à 1.30 d’ici la fin de l’année
Pour l’instant cette prévision reste valable car la pression politique en Suisse plaide pour ce niveau. La question principale est de savoir si la BNS aura les moyens de tenir un tel cours plancher alors que celui de 1.20 a été attaqué par les spéculateurs début avril. On peut envisager dans un premier un cours plancher intermédiaire a 1.25 mais cela dépendra fortement des évolutions au niveau de la crise souveraine en Europe.
La NOK comme valeur refuge
En dépit d’une croissance revue à la baisse pour la Norvège à 2.5% par le FMI pour 2012, la NOK constitue la valeur refuge du moment, du moins tant que le franc suisse sera aux prises avec un cours plancher. Pensez à vous orienter vers cette devise!
L’AUDCNY pourrait perdre jusqu’à 20%
On estime toujours que la crise à venir va durement frapper la Chine, ayant des répercussions directes sur le cours de l’AUDCNY. Depuis le début de l’année, le cours a connu une phase d’appréciation qui s’est arrêtée en mars, c’est maintenant la baisse qui domine et elle risque d’être forte. On maintient notre dépréciation de 20% du cours d’ici à la fin de l’année.
L’or et les autres métaux précieux tiennent la corde
En raison de l’activité économique américaine et la crise financière européenne, la valeur refuge or devrait augmenter. Pour l’instant, l’or est loin d’avoir la faveur des investisseurs mais il convient de se rappeler que l’or peut connaître des variations de grande ampleur. Notre estimation à 1930 dollars d’ici la fin de l’année reste valable. Considérant cela, il peut être intéressant d’acheter dès aujourd’hui dans une stratégie de long terme.
Hausse des prix du cuivre de 2.7% en période de pénurie
La hausse du cuivre estimée pourrait ne pas avoir lieu…au contraire le cours est en baisse et pâtit directement de la demande chinoise. On estime désormais que le cours moyen du cuivre devrait être de seulement 8045 dollars la tonne…
Recapitalisation massive et coûteuse de BoA ou action des pouvoirs publics
BoA se ressaisit. Pour preuve, les résultats du premier trimestre 2012 sont meilleurs que prévu, avec des provisions pour pertes sur crédit en baisse à 2.4 milliards de dollars contre 3.8 milliards au premier trimestre 2011. La hausse de près de 60% de l’action de Bank of America efface quasiment les pertes subies l’an dernier mais cette hausse peut être trompeuse. Si la banque peut repousser une recapitalisation à plus tard, elle n’évitera pas la poursuite de sa restructuration et un assainissement de ses finances. On reste donc vigilant face à la banque américaine.