La monnaie des 17 était en hausse face à ses deux principales contreparties aujourd’hui, le yen et le dollar, dans la foulée de la conférence de presse de Mario Draghi qui a affirmé que le Conseil des gouverneurs n’a pas discuté la possibilité d’une baisse des taux directeurs cette semaine, afin de réagir au ralentissement de la croissance dans la zone euro.
La hausse de l’euro, qui est de 0.2% à 105.65 face au yen, et a permis à la devise d’attendre 1.3159 face au dollar, s’explique par le fait que les traders forex et les investisseurs en général anticipaient un geste de la BCE en faveur de la croissance économique, surtout après les récents propos de Mario Draghi. Mécaniquement, en l’absence de baisse prochaine des taux, l’euro a repris un peu de terrain. La hausse la plus importante a surtout concerné l’euro/yen puisqu’il convient de rappeler que le cross avait atteint hier un plus bas niveau depuis le 16 avril dernier à 105.13 sur le marché des changes.
Avant la conférence de presse de Mario Draghi, l’euro avait de nouveau chuté assez lourdement, aussi bien face au dollar qu’au yen, après une nouvelle émission obligataire de l’Espagne qui s’est déroulée dans un climat tendu. Ainsi, les taux pour les obligations arrivant à échéance en janvier 2017 ont grimpé de 3.57% à 4.75% aujourd’hui. Le problème de l’Espagne demeure pour la zone euro, ce qui explique notamment que l’euro se soit affaibli de près de 6.7% au cours des douze derniers mois selon l’indice de corrélation Bloomberg. Les premières devises à avoir profiter de ce mouvement ont été le dollar avec une hausse de 6% et le yen avec une progression de 4.9%, limitée en partie par les interventions intempestives de la Banque du Japon (BoJ) sur le marché des devises.
Selon les experts du Forex, la poursuite de l’affaiblissement de l’euro/dollar et de l’euro/yen est inévitable. D’un point de vue technique, en se basant notamment sur les retardements de Fibonacci, l’euro devrait logiquement se diriger vers ses plus bas de février à 1.2974 et 1.2954. En cas de cassure à la baisse de ces deux niveaux, on peut vraisemblablement envisager une chute par la suite vers 1.2624. Toutefois, il convient de se rappeler que l’euro a bien résisté, et résiste encore bien aux déboires de la dette. Les projections mentionnées plus tôt pourraient donc se réaliser seulement d’ici quelques mois. Dans cette optique, il conviendrait alors de se positionner sur le long terme sur le marché des changes.