A proprement parler, l’actualité macro-économique était très peu dense vendredi dernier. En revanche, les informations se sont accumulées au sujet de la zone euro.
La situation continue de s’aggraver, notamment en Espagne où le taux de créances douteuses figurant dans les portefeuilles de prêts des banques espagnoles a atteint son plus haut niveau depuis août 1994 à 8.37% en mars, en hausse sur un mois.
Par ailleurs, selon le directeur général de la banque ANZ, le marché du crédit en Europe est complètement gelé en raison de l’aversion croissante pour le risque ce qui va entraîner des conséquences dramatiques en ce qui concernant le coût de financement des banques et la reprise économique.
De plus en plus, une sortie de la Grèce de la zone euro n’est plus taboue. Selon Rainer Brüderle, ancien ministre de l’Economie du gouvernement Merkel, une sortie de la Grèce de la zone serait beaucoup plus gérable qu’il y a deux ans. Ces propos font écho à de nombreuses prises de position récentes au niveau des responsables européens allant dans ce sens.
Enfin, l’ancien président de la BCE, le français Jean Claude Trichet, a donné quelques conseils aux européens pour aborder la crise souveraine. Il a notamment proposé que l’UE soit habilitée à prendre en charge le budget d’un Etat membre s’il constate son incapacité à mettre de l’ordre dans ses finances, afin de préserver l’euro. Il a noté que les éléments de ce mécanisme sont déjà en place, les pays membres ayant accepté, dans le pacte budgétaire européen, de surveiller leurs budgets respectifs et de sanctionner les déficits excessifs. Une telle mesure de mise sous tutelle devrait cependant être approuvée par le conseil européens des chefs d’Etat et de gouvernement et par le Parlement européen.