Hier, sur le marché des changes, l’actualité macro-économique était réduite au minimum. Au final, les traders forex ont dû se contenter des retombées des déclarations faites au G8 de Camp David mais aussi de quelques volte-faces.
Alors que le sujet des eurobonds a été de nouveau évoqué, un porte-parole du gouvernement allemand a affirmé que Berlin est toujours autant opposé à cette idée, contrairement notamment au nouveau président français, soutenant que “les euro-bonds ne sont pas l’intrument qui permettra de surmonter la crise actuelle“.
On notera aussi que l’Espagne, qui fait face à de conséquentes difficultés bancaires, a affirmé qu’elle n’a pas besoin d’aide extérieures pour ses banques alors que le président Hollande a soutenu devant son homologue américain la nécessité de recapitaliser au niveau européen les banques espagnoles. De plus, Madrid s’est montré une nouvelle fois pessimiste sur les perspectives de croissance, affirmant que le PIB du pays a encore reculé au deuxième trimestre, certainement de l’ordre de 0.3%, ce qui marquerait le retour de l’Espagne en récession.
Enfin, alors que Washington a appelé les européens à faire plus pour lutter contre la crise souveraine, Varsovie, qui essaie depuis quelques années de faire entendre sa voix à côté du couple franco-allemand, a appelé à ce que la BCE mette en place un vrai pare-feu anti-crise “bien avant que la Grèce sorte de l’euro” afin d’éviter une contagion à d’autres pays.
“Dans le cas d’une sortie de la Grèce de la zone euro, elle (la BCE) serait prête à acheter des montants illimités de dette souveraine des pays restant dans l’euro pour une période limitée –disons un an ou dix-huit mois” a écrit le ministre des Finances dans une tribune publiée dans le Financial Times.