Les mauvais chiffres de l’emploi et du chômage aux Etats-Unis publiés vendredi dernier ont accentué l’aversion au risque sur les places boursières mondiales mais aussi sur le forex où les actifs refuge, comme le yen, ont toujours autant les faveurs des cambistes. En fin de semaine dernière, la paire EUR/JPY a affiché une perte nette de 0.09% à 97.02, une perte assez faible alors que la journée fut plutôt catastrophique. Toutefois, il faut mettre cette donnée en perspective avec la régression de l’euro face à la monnaie nippone tout au long du mois de mai. En effet, c’est une dépréciation de 9.3% qui a lieu, qui a de quoi inquiéter les autorités nippones.
Depuis plusieurs semaines, Tokyo tente en effet de mettre en garde le marché des changes contre les mouvements spéculatifs qui entraînent une appréciation du JPY. En vain jusqu’à présent. L’aversion au risque est telle que les cambistes ne prêtent guère attention aux menaces du ministère des Finances japonais. Il faut dire que les nouvelles pour l’euro n’ont pas été très bonnes ces derniers temps. Entre les difficultés que traversent les banques espagnoles et le maintien de la Grèce en zone euro qui est au cœur de tous les questionnements, les investisseurs n’ont pas de quoi se rassurer.
Graphiquement, un cycle baissier conséquent est en marche sur l’EURJPY. Au cours des cinq dernières séances, le cross forex est ainsi passé du niveau de 100 (à quelques pips près) à environ 97. Une telle dépréciation devrait engendrer inévitablement un rebond technique mais qui ne saurait durer sans l’action de la Banque du Japon.
Cette semaine, sauf surprise, l’attention des cambistes ne devrait pas être accaparée par la Banque du Japon mais plutôt par la BCE qui doit se réunir pour juger des taux d’intérêt et éventuellement discuter de la situation dans l’eurozone, mais aussi par la FED alors que les marchés attendent un geste décisif de Washington. On évoque déjà la possibilité d’une reconduction en juin de l’Opération Twist, ce qui aurait pour effet d’inverser la tendance baissière de l’EURJPY ou, tout au moins, de la freiner.