Mario Monti est un économiste et homme politique italien qui, avant de devenir président du Conseil italien après la démission de Silvio Berlusconi, a occupé différents postes tant au niveau publique que privé tels que commissaire européen au marché intérieur, commissaire européen à la concurrence, consultant pour Goldman Sachs et sénateur italien. Mario Monti a par ailleurs fait partie de plusieurs Think Tanks très renommés et influents au niveau européen tels que Friends of Europe et Bruegel. Côté académique, l’actuel président du Conseil a travaillé en tant que professeur d’économie pour l’université Bocconi de Milan.
Son parcours professionnel et son envergure internationale lui donnent toute la crédibilité nécessaire pour faire face aux problèmes économiques que vit aujourd’hui l’Italie, notamment en termes d’endettement public. Depuis son arrivée au pouvoir, Mario Monti a souligné son intention de garantir la justice sociale, en demandant des efforts à tous et en menant une politique très stricte contre l’évasion fiscale afin de réduire le déficit budgétaire du pays. Ces mesures d’austérité qui cherchaient à rétablir l’équilibre des finances publiques n’ont cependant pas été très populaires parmi la population, notamment parmi les organisations syndicales qui ont manifesté contre leur application à plusieurs reprises.
Les pressions des puissances européennes et des autorités monétaires ont obligé les pays les plus touchés par la crise, à savoir la Grèce, l’Irlande, l’Espagne et l’Italie à mettre en place des plans d’austérité très stricts, ce qui ne fait qu’aggraver la récession de ces pays sur le court terme selon les partisans d’une politique pro-croissance.
Pour compenser les effets néfastes de cette austérité, le gouvernement italien a annoncé un programme de privatisations, de réduction des dépenses des ministères et d’aides fiscales aux ménages et aux entreprises dans le cadre d’un « décret de croissance ». La France et l’Italie partagent l’idée de porter une plus grande attention à la croissance, ce qui ne signifie pas l’abandon ou une attention moindre à la discipline budgétaire. Les deux pays soutiennent de plus l’émission commune de titres à moyen terme (euro-obligations) auxquels s’oppose l’Allemagne.
L’Italie, qui avait réussi à regagner la confiance des marchés en début d’année grâce aux réformes du gouvernement Monti et aux mesures de rigueur mises en place, voit depuis quelques semaines de nouveau augmenter les inquiétudes. La hausse des taux d’emprunt commence ainsi à alarmer le gouvernement italien. D’après le président du conseil, l’Italie n’aurait néanmoins pas besoin de l’aide du fonds de soutien de la zone euro. Mario Monti s’est montré très serein en soulignant les points forts de la péninsule, à savoir un déficit public et un taux de chômage inférieurs à la moyenne européenne ainsi qu’une dette privée plus basse et des banques plus stables, points positifs qui devraient soutenir la croissance économique italienne sur le court et moyen terme.
Les prochaines semaines seront ainsi décisives et démontreront si cet optimisme italien saura convaincre les marchés.