Les éléments Forex clés
• L’Aussie en forte hausse
• David Cameron ne “voit pas la fin de l’austérité en Grande Bretagne“
• Vers une Europe à deux vitesses?
La paire EURUSD connaissait une nouvelle fois hier d’importantes variations. Le marché se tournant vers les Etats-Unis pour la seconde partie de l’audition du président de la FED devant le Sénat, l’euro tombait à la mi-journée à 1.2217.
Toutefois, Ben Bernanke n’apportait pas d’éléments nouveaux quant à la politique qui sera menée par la FED cette année, hormis la possibilité d’un nouvel assouplissement quantitatif si la situation aux Etats Unis venait à se dégrader. La possibilité d’une nouvelle injection de dollars entrainait ainsi la monnaie unique dans une hausse quasi-continue, jusqu’à dépasser les 1.23 ce matin.
Cette politique de taux d’intérêts bas pratiquée par les banques centrales majeures a eu pour effet de faire grimper les monnaies plus exotiques présentant des taux plus avantageux. Ce système de carry trade (emprunt dans une monnaie à faible taux d’intérêt puis placement dans une monnaie à fort taux) conjugué à l’annonce d’une augmentation de 13% des prévisions de production de Woodside Petroleum (le premier producteur de pétrole et de gaz australien) a continué à faire grimper le dollar australien de manière très marquée.
La sixième devise du Forex s’envole ainsi de 0.40% ce matin face au dollar (soit une augmentation de plus de 2.5% depuis une semaine), 0.30% face à l’euro et 0.20% face au yen.
Outre-Manche, le Premier ministre britannique se disait hier assez pessimiste quant à la fin de la récession en Grande Bretagne. David Cameron déclarait, dans une interview qui sera publiée aujourd’hui, qu’il ne savait pas “quand la pression [liée à la crise des dettes souveraines] se relâchera” et se disait prêt à faire durer les mesures d’austérité jusqu’en 2020.
Cette crise dite “de l’Europe” ne frappe pas tous les pays de la même manière. Les pays du sud sont étranglés par des taux d’emprunts atteignant par exemple 11% pour les OAT 10 ans du Portugal, 6.89% pour l’Espagne et 6.032% pour l’Italie (sans parler de la Grèce à plus de 26%).
Dans le même temps l’Allemagne entrait hier dans l’Histoire en levant 4 milliards d’euros à 2 ans au taux de -0.06% ; jamais un Etat n’avait émis à taux négatif pour une si longue échéance.
La zone euro regroupe ainsi les emprunteurs les plus sûrs et les moins sûrs des économies développées. Devant de telles disparités il est nécessaire de se demander si cette zone a encore une légitimité, autre que la volonté des dirigeants politiques de la maintenir intacte.
Il est alors urgent de transformer cette volonté par des décisions fermes et claires, actées par des traités, lors des prochains Sommets européens.