Dans un marché d’été, peu fourni en volumes et volatil, la monnaie unique européenne fait face à de nouvelles pressions baissières suite à la déclaration de Moody’s. Lundi soir, l’’agence de notation américaine a abaissé de “stable” à “négative” la perspective de trois pays notés “triple A” dont l’Allemagne, moteur économique de la zone euro. Cette dernière a également indiqué qu’elle réexaminerait les notes de la France et de l’Autriche, notés également “triple AAA” mais déjà placés sous perspective “négative”. Dans ce contexte, le taux obligataire espagnol à 10 ans a atteint un nouveau plus haut à 7.582%.
La marge de manoeuvre est de plus en plus ténue pour l’Espagne et les marchés craignent désormais la sollicitation d’une nouvelle aide internationale. L’environnement économique du pays s’est encore une fois dégradé au second trimestre, et le plan d’austérité de 65 milliards présenté par Mariano Rajoy la semaine dernière ne plaide pas pour une relance de la croissance. Certaines Communautés Autonomes espagnoles ne peuvent déjà plus accéder aux marchés de la dette en raison de coûts de refinancement trop élevés, les plus touchées se voient donc contraintes de solliciter l’aide de l’Etat central. La Catalogne, deuxième en terme de PIB derrière la région de Madrid, pourrait ainsi avoir besoin d’aide, ce qui en dit long sur les difficultés traversées par le pays.
En réponse à la flambée des taux obligataires, l’Espagne, l’Italie et la France ont exigé (par un communiqué de l’Espagne) “l’application immédiate des accords” du Sommet européen de fin juin. La France a par la suite démenti cette information, ajoutant à la confusion dans une période où les marchés auraient besoin de décisions claires.
La Grèce, dépassée par l’actualité espagnole, reçoit cette semaine une nouvelle fois les institutions créancières du pays afin de discuter des réformes nécessaires au maintien du plan d’aide. Quant à l’Italie ses taux se tendaient encore un peu plus à 6.56%. La question en suspens sur les marchés est la suivante: jusqu’où l’Europe s’enfoncera-t-elle dans la crise?
Dans ce contexte, l’euro reculait de 0.59% à 1.2053 face au dollar et de 0.74% face au yen à 94.23. L’or et l’argent se rapprochaient quant à eux leur support (respectivement à 1 530 et 26.15$); niveaux devant être suivis de près.