Les éléments Forex clés
• Les marchés misent une nouvelle fois sur l’intervention des banques centrales
• L’Italie voit son économie se contracter plus que prévu
• Vers un divorce citoyen entre l’Allemagne et le reste de l’Europe?
Après avoir atteint hier après midi 1.2440, soit un plus haut d’un mois, la paire EURUSD se dépréciait lentement dès l’ouverture des bourses asiatiques. Après une baisse de 0.22% ce matin à 1.2367, l’euro devrait repartir à la hausse pour atteindre les mêmes niveaux qu’hier après-midi et s’attaquer à la résistance des 1.2450.
La monnaie unique franchissait par ailleurs la barre des 97 yens pour un euro, jusqu’à atteindre 97.772 yens à la clôture des places européennes soit, là encore, un plus haut d’un mois.
La paire USDJPY connaissait des fluctuations erratiques, le billet vert atteignant presque 78 yens hier soir avant de perdre 0.30% dans la nuit. Ces variations reflètent l’incertitude des cambistes et le fait que beaucoup commencent à ne plus prendre en compte les fondamentaux européens dans leurs décisions.
Sur un Forex sans grand volume, les investisseurs sont plus enclins à aller vers des actifs risqués en ce moment, les valeurs refuge comme le dollar et le yen sont moins demandées et se déprécient.
Les marchés restent persuadés que les responsables aux Etats-Unis et en Europe vont adopter de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire, d’ici septembre, pour donner un coup de fouet à leurs économies respectives.
La Réserve fédérale américaine devrait lancer un nouveau cycle de rachats d’obligations pour remettre l’économie sur les rails tandis que la perspective de voir l’Espagne demander de l’aide à la BCE est plutôt bien accueillie sur les marchés.
Selon les chiffres publiés mardi par l’agence nationale de la statistique, le PIB Italien ressort en recul de 2.5% en rythme annuel tandis que le consensus l’attendait à 2.3%. Ces indicateurs sont une mauvaise nouvelle pour Mario Monti qui vise une réduction du déficit budgétaire à 0.1% du PIB en 2014. Le président du Conseil risque ainsi de se trouver confronté à une diminution des revenus fiscaux et à une baisse de l’emploi et de la consommation.
Les investisseurs sont de plus en plus sceptiques quant à la capacité de l’Italie à réduire sa dette publique, qui atteint environ 123% de son PIB, alors que ses coûts d’emprunts sur les marchés s’élèvent désormais à près de 6%, un niveau insoutenable à long terme.
Dans un entretien donné au plus important magazine d’économie outre-Rhin, Mario Monti s’efforçait d’expliquer que l’Italie paye bien plus cher que l’Allemagne l’aide à la Grèce, à l’Irlande, au Portugal.
Etant donnés les taux actuels de rendement des titres de la dette publique il est tentant de croire que, en effet, ce sont les Italiens et les Espagnols qui subventionnent les allemands, et non le contraire. En effet, le très populaire quotidien Bild annonçait que la prolongation de la crise était bénéfique pour l’Allemagne, estimant même cet avantage à 60 milliards d’euros pour les trente derniers mois. Ce chiffre, bien que sans doute un peu exagéré, démontre de l’irrationalité actuelle du marché des obligations souveraines. Les titres de la dette italienne, actuellement de haut rendement, sont une excellente affaire sur ce marché puisque la probabilité de défaut n’est finalement pas si élevée, l’Italie étant adossée à l’Europe.
Toutefois les traders continuent de vendre au lieu d’acheter, par peur que ne se propage parmi leurs collègues un “tsunami de pessimisme collectif” qui pourrait désarçonner l’Italie.
C’est cette réalité que persistent à nier de nombreux économistes allemands qui affirment que les rendements à 6 ou 7% pour la dette de l’Italie et de l’Espagne sont rationnels. Là où le bas blesse, c’est que le directoire de la BCE commence à prendre acte de cette situation, sauf bien sûr les représentants de la Bundesbank.