L’aversion au risque est bien présente ce matin sur le marché des changes ce qui a conforté la position du yen japonais, notamment face à l’euro, alors que les investisseurs s’inquiètent des conséquences de l’ouragan Sandy, qui a contraint à la fermeture des marchés actions aux Etats-Unis, et avant plusieurs indicateurs qui risquent de nouveau de provoquer un certain émoi sur les marchés.
Pressions politiques sur la Banque du Japon
Au niveau des banques centrales, la réunion de la Banque du Japon qui commence demain va constituer un évènement crucial. Les membres de l’institut d’émission font fasse à une très forte pression politique pour qu’ils prennent des mesures supplémentaires d’assouplissement, surtout après les récents indicateurs qui ont confirmé que l’archipel s’enfonce dans la déflation.
Les économistes interrogés par Bloomberg anticipent dans la majorité une nouvelle action de la banque centrale, avec une augmentation du programme de rachat d’actifs d’environ 125 milliards de dollars. Normalement, dans un tel contexte, le yen japonais devrait s’affaiblir face à ses principales contreparties. Toutefois, sur le moyen terme, le yen devrait certainement reprendre l’avantage comme en témoignent les positions prises par les traders sur le marché. Dans l’immédiat, la zone entre 79.47 et 79.05 sur le dollar/yen va servir de support principal pour la paire.
Les développements économiques seront également à surveiller car le yen évolue beaucoup en fonction de l’appétit/aversion au risque.
Des données économiques pessimistes
Les prévisions sont d’ailleurs dans l’ensemble pessimistes pour les jours à venir. Confirmant ce que la Banque d’Espagne avait estimé, Bloomberg anticipe une chute de 0.4% du PIB espagnol au troisième trimestre. Les chiffres officiels seront publiés demain.
Par ailleurs, le taux de chômage en Allemagne, selon le consensus, devrait avoir augmenté pour passer de 6.9% en octobre contre 6.8% en septembre. Ce serait alors la première hausse depuis juin 2009. Similairement, le 2 novembre, les chiffres du chômage américain devraient confirmer une hausse à 7.9% en octobre bien que les créations d’emplois pourraient se monter à 125 000 selon les premières estimations.
Ces différents éléments pourraient soutenir le yen, aussi bien face à l’euro que face au dollar.
Pas de restructuration de la dette grecque
Alors qu’on attendait un dénouement de la question grecque hier, aucun résultat n’a été annoncé. Le ministre des Finances allemand a simplement confirmé qu’il n’y aurait pas de nouvelle restructuration de la dette de la Grèce bien que des informations de presse allaient dans ce sens. Les marchés restent donc à l’affût d’un accord prochain entre Athènes et la troïka sur les mesures d’austérité afin de bénéficier d’une nouvelle tranche d’aide. C’est un autre facteur déstabilisant pour les investisseurs qui devraient peser dans leur positionnement sur le marché des changes et logiquement affaiblir la devise européenne, principalement face au yen et au dollar américain, sachant en plus que l’eurodollar a cédé sous 1.29 vendredi dernier, passant ainsi un cap considéré comme crucial par les analystes.