Qu’est-ce que le “fiscal cliff”?
Le “fiscal cliff” est le terme employé par le président de la FED, Ben Bernanke, pour évoquer tous les mesures fiscales majeures prises récemment et les coupes budgétaires automatiques qui pourraient arriver à terme à la fin de l’année 2012 ou au début de l’année 2013.
Cela inclut notamment les baisses d’impôt décidées sous l’ère Bush et qui ont été prolongées en partie par l’actuelle administration Obama.
Qu’est-ce qui risque d’arriver en cas de “fiscal cliff”?
Selon les projections, si toutes ces hausses de taxe et baisse des dépenses ont lieu en même temps, le gouvernement fédéral pourrait économiser environ 600 milliards de dollars à partir de l’année prochaine. Toutefois, l’impact du “fiscal cliff” sur l’économie américaine serait désastreux, avec l’entrée possible en récession des Etats-Unis selon le Congressional Budget Office (CBO). Selon le CBO, qui est soutenu par Ben Bernanke à ce niveau, un durcissement fiscal trop rapide devrait faire tomber la croissance pour 2013 de 4.4% à 0.5%, soit une croissance anémique.
Quel pourrait être l’impact du “fiscal cliff” sur le dollar américain?
L’impact est difficile à mesure mais en cas de détérioration brusque de l’activité économique aux Etats-Unis, avec en toile de fond une situation européenne exsangue du fait de la crise souveraine, les intervenants du marché des changes se replieraient massivement sur les valeurs refuge ce qui pourrait avantager dans un premier temps le dollar américain comme on l’a vu à certains moments au début de la crise des subprimes.
Cependant, à terme, le risque est de voir le déficit et la dette, qui est déjà à 102% du PIB selon les chiffres d’août 2012, s’accroître du fait de l’action du gouvernement afin de relancer la machine économique américaine. De fait, les investisseurs pourraient alors se détourner du dollar pour se replier vers d’autres valeurs comme le yen ce qui accentuerait alors la “guerre des devises” en marche depuis 2008.
Que font les élus américains pour éviter le “fiscal cliff”?
Pour le moment, le “fiscal cliff” n’a pas été partie intégrante de la campagne électorale aux Etats-Unis. Cependant, l’élection d’un nouveau président et le renouvellement d’une partie du Sénat et de la totalité de la Chambre des représentants devraient idéalement permettre de fixer un cap. Il faudra évidemment voir le rapport de force qui apparaitra dès ce soir mais il est aussi probable que le nouveau président n’ait pas la majorité dans les deux chambres du Congrès ce qui l’obligerait à avoir une approche moins partisane du problème et à composer avec l’autre parti, vraisemblablement le Parti Républicain à en croire les derniers sondages.