Les quelques signaux positifs concernant l’évolution des discussions entre républicains et démocrates pour éviter le “fiscal cliff” ont porté depuis hier l’eurodollar.
Conformément aux souhaits du président Obama, un accord pour éviter le “fiscal cliff” devrait logiquement être trouvé d’ici Noël. Plusieurs pistes ont déjà filtré dans les médias concernant les bases d’un accord:
– les taxes pourraient augmenter de 1200 milliards de dollars, ce qui représente la position médiane de la Maison Blanche et le niveau maximum consenti par les républicains
– Medicare devrait également subir une importante coupe budgétaire qui serait d’au moins 400 milliards de dollars, et certainement de beaucoup plus selon certains commentateurs à Washington
– Les baisses de dépenses et les économies générées par l’arrêt des guerres en Irak et en Afghanistan pourraient atteindre un total d’environ 1200 milliards de dollars. Selon le CBO (Congressional Budget Office), l’arrêt des deux guerres menées par les Etats-Unis devraient permettre d’économiser 440 milliards de dollars.
Même si une certaine incertitude est bien présente sur les marchés financiers, et notamment sur le forex, dans l’ensemble, les analystes et les économistes parient sur un accord à temps. Les républicains ont semble-t-il compris l’ampleur de leur défaite et la nécessité de trouver un compromis. Le cas échéant, s’ils avaient décidé de faire obstruction comme l’an dernier, ils auraient été responsables d’un coupe automatique des dépenses, ce qui aurait encore plus fragilisé leur assise électorale.
Il y a encore quelques semaines, on s’attendait justement à des discussions tendues, pouvant s’éterniser jusqu’à début janvier mais finalement il ne devrait rien en être.
Pour le marché des changes, et notamment pour l’eurodollar, la bonne volonté des deux partis est un atout majeur alors que les quelques bonnes statistiques qui tombent ces dernières semaines attisent l’appétit au risque. En est-il encore aujourd’hui avec le PIB américain au T3 qui a atteint 2.7%, soit une nette accélération par rapport aux précédents trimestres.
Comme c’est souvent le cas en fin d’année, l’euro pourrait donc profiter d’un mouvement d’embellie et d’optimisme des cambistes, qui n’est pourtant pas réellement lié à l’approche des fêtes.
L’absence de psychodrame politique américain autour du “fiscal cliff“, la relative accalmie sur le terrain de la dette dans la zone euro et aussi des signes de rétablissement de l’économie américaine, en particulier du secteur immobilier, risquent de conforter la tendance haussière de l’euro face au dollar.
En ce milieu de journée, l’euro se permet même de flirter avec le niveau de 1.30 et de se rapprocher de deux résistances: 1.3008 et 1.3020. Sur les cinq derniers jours, la tendance est également plutôt positive avec une progression de 1.40% mais de seulement 0.11% sur un mois. Les déboires économiques et financiers de la zone euro ne sont pas loin…et ils risquent de se rappeler assez tôt à la mémoire des cambistes dès le début de l’année prochaine.