Goldman Sachs a annoncé pour l’année 2012 un bénéfice net qui a quasiment doublé à 7.3 milliards de dollars ce qui équivaut, pour avoir une idée, au PIB du Nicaragua en 2011.
Les revenus de la banque d’affaires américaine ont gonflé en partie du fait de la cession de hedge funds en accord avec la législation Volcker qui interdit aux banques de disposer de fonds spéculatifs.
Cependant, on aurait tort de croire que la banque d’affaires, présentée souvent comme le symbole des dérives du néo-libéralisme, en a fini avec la spéculation. La mise en place de la législation Volcker n’a au final donné que l’apparence d’un renouveau à Wall Street mais, fondamentalement, les banques d’affaires américaines continuent leurs mauvaises pratiques en toute discrétion.
Goldman Sachs, comme d’autres, a su s’adapter aux nouvelles règles bancaires.
La spéculation à court terme réalisée par les banques pour leur propre compte, ce qu’on appelle dans le jargon financier le prop trading, n’est plus officiellement.
Pour autant, en douce, la spéculation demeure et en premier lieu chez Goldman Sachs. Ainsi, un département peu connu du public a été récemment mis en place pour prendre le relais. Il s’agit du Multi-Strategy Investing aussi appelé MSI par les initiés. Ce département a tout d’un fonds spéculatif géré en interne qui s’occupe de placer environ 1 milliard de dollars appartenant à la banque.
Goldman Sachs n’est toutefois pas hors la loi. Officiellement, ce montant colossal est investi sur le long terme et non pas sur du court terme, c’est-à-dire moins de 60 jours, comme c’est interdit par la réglementation Volcker. On voit là déjà les limites de la grande réforme de Wall Street du président Obama.