Ces dernières semaines, beaucoup a été écrit au sujet de la situation économique du Japon, du déclin du yen et des conséquences possibles que ce cocktail explosif pourrait avoir sur le marché obligataire. Depuis de nombreuses années, entre traders, on ne parle que de ce gigantesque trade sur le Japon qui consiste à shorter les obligations étatiques nippones en espérant que le taux de rendement atteigne des sommets. Cependant, personne n’a encore vu ce trade se réaliser.
Et il n’est manifestement pas prêt de devenir réalité!
Ceux qui se sont positionnés à la baisse sur les obligations étatiques du gouvernement japonais risquent d’attendre longtemps avant de récupérer même une faible plus-value. Pire, ils pourraient même vite se rendre compte de leur erreur et perdre pas mal d’argent sur un trade qui est au final très hasardeux.
On sait tous sur quoi ce trade repose: la dette du gouvernement japonais excède 200% du PIB et, un jour ou l’autre, les obligations du gouvernement vont exploser lorsque la machine keynésienne aura fini de fonctionner.
Bien sûr, de nombreux traders gagnent en ce moment beaucoup d’argent en shortant le yen mais il ne faut pas se tromper, cette baisse est voulue par le gouvernement. A l’inverse, le Nikkei se porte plutôt bien et Tokyo a même fixé un objectif ambitieux de cours pour les mois à venir. Ce n’est donc pas vraiment le signe d’une économie au bord de l’implosion.
De fait, il n’y a pas une grande activité sur les obligations étatiques nippones qui sont plutôt flat depuis le début de l’année et restent proches d’un rendement historiquement faible. Ainsi, le taux à deux ans japonais est à un plus bas de neuf ans autour de 0.045%. Le big bang tant attendu a de grandes chances ne de pas avoir lieu de si-tôt car le Japon n’est pas la Grèce. En effet, les traders qui prédisent le pire pour les obligations étatiques japonaises oublient qu’elles sont détenues en grande majorité par les nippons et non par les investisseurs étrangers. Un argument de poids qui assurent ainsi la stabilité de l’approvisionnement en crédit du gouvernement.