Qu’est-ce que peut bien fumer Mario Draghi?
C’est une question légitime lorsqu’on regarde la situation actuelle. Dans la foulée de la réunion du Conseil des gouverneurs jeudi, Mario Draghi a drastiquement baissé ses prévisions de croissance pour les deux années à venir dans la zone euro. On pouvait évidemment s’attendre à cela lorsqu’on regarde les récentes données macroéconomiques de la zone.
Tous les indicateurs sont dans le rouge, à part peut-être ceux de l’Allemagne qui apparait comme une exception. La France, qu’on pensait épargnée, à son tour connait les remous de la crise. A cela, il faut ajouter la possibilité de nouvelles élections en Italie ce qui nous montre en plus que le risque politique n’a pas totalement disparu des radars.
Pourquoi, alors, dans le dernier communiqué de politique monétaire de la BCE Mario Draghi a affiché un tel optimisme?
Tout indique pourtant que la situation se détériore et la BCE le reconnaît en abaissant ses prévisions de croissance.
A vrai dire, Mario Draghi n’a pas vraiment le choix et doit faire bonne figure. Après tout, son rôle est également de communiquer de manière efficace afin de gérer au mieux les attentes des marchés financiers. En conservant un optimisme de façade jeudi dernier, l’Italien a permis aux marchés de répercuter sans trop de traumatisme l’accentuation attendue de la contraction dans l’Union cette année. S’il avait adopté un ton pessimiste, il aurait été certain qu’on aurait assisté à un effondrement des marchés. Au contraire, cette semaine a permis des performances inégalées depuis des années pour les indices. De fait, il a certainement en grande partie fait le job qu’on attend de lui.