Malgré l’absence de nombreux cambistes en raison du 8 mai, la séance d’hier sur le marché des changes a réservé quelques surprises.
La plus importante est certainement la décision de la Banque de Réserve de Nouvelle-Zélande d’intervenir directement sur le marché afin d’affaiblir le kiwi. Dès la confirmation de cette action par le gouverneur Graeme Wheeler, la paire NZDUSD s’est effondrée de 1.1% à 83.60 cents. Par la suite, la paire a limité ses pertes pour finir autour de 83.91 cents mais la chute pourrait continuer étant donné que les investisseurs s’attendent à d’autres interventions si nécessaire. D’une certaine manière, cela confirme la thèse des tenants de la “guerre des monnaies”.
La séance fut par ailleurs fructueuse pour la paire reine puisque l’EURUSD a fini largement dans le vert à 1.3160 soit une progression en intra-day de 0.63%. C’est le résultat de plusieurs bonnes surprises sur le front économique avec une hausse des exportations chinoises de 14.7% en avril et surtout une progression de 1.2% de la production industrielle allemande en mars alors que le consensus s’attendait à une baisse de 0.1%. C’est la deuxième bonne statistique outre-Rhin depuis le début de la semaine qui apporte un réel soutien à l’euro. De fait, les cambistes sont plutôt optimistes et considèrent qu’un retour au-dessus de 1.3200 est désormais envisageable. Les achats sont privilégiés.
Enfin, toujours au niveau des indicateurs, les prix immobiliers au Royaume-Uni ont augmenté de 1.1% sur un mois en avril, soit proche de son plus haut niveau désormais en l’espace de trois ans. C’est une bonne nouvelle quand on sait que la situation économique britannique est toujours assez délicate. Cela a d’ailleurs profité à la livre sterling qui a fini la session européenne hier à 1.5549 soit en hausse de 0.42% à l’attaque prochainement de la résistance à 1.5595.
Les enjeux de ce jeudi:
Ce jeudi sera encore férié, pour cause d’Ascension, mais les échanges sur le forex devraient restés à des niveaux encore élevés. A fortiori, quand on regarde l’actualité, on réalisé qu’il y a certainement des opportunités de gains.
Les paires en GBP vont avoir une journée chargée. La Banque d’Angleterre doit rendre sa décision de politique monétaire à la mi-journée mais cet évènement n’en est finalement pas réellement un car le marché n’attend pas de mouvement particulier tant que le nouveau gouverneur Carney ne sera pas entré en fonction. En revanche, un peu plus tôt, les chiffres de la production industrielle et de la production manufacturière seront publiés avec dans les deux cas un consensus baissier pour mars, respectivement à 0.2% et à 0.3%. Ces chiffres seront importants car le Royaume-Uni a certes échappé à la récession en triple-creux mais le marché demande une action plus vigoureuse pour sortir de la léthargie économique. La Banque d’Angleterre s’est montrée, au début de la crise, comme l’une des banques centrales les plus promptes à intervenir mais depuis plusieurs mois elle montre une prudence qui tranche avec ses consoeurs au Japon, dans la zone euro, en Australie ou encore en Nouvelle-Zélande.
L’autre fait de l’actualité économique sera à 14h30 de l’autre côté de l’Atlantique puisque les chiffres des revendications chômage seront publiés avec une faible hausse à 332k. Pour rappel, les chiffres de la semaine dernière avaient beaucoup rassuré le marché des changes. L’orientation demeure haussière pour l’euro toutefois, mais tout dépendra de la capacité de la paire à franchir durablement 1.3200. A la baisse, les supports à 1.3150 et 1.3130 devraient éviter toute mauvaise surprise aujourd’hui.
Enfin, après l’intervention d’hier, l’attention des cambistes se portera inévitablement sur les paires en NZD. La tendance reste baissière pour le NZDUSD en direction de 84.00 cents, un niveau de support qui n’a pas été testé hier lors de la forte dégringolade mais qui pourrait l’être à moyen terme, surtout si de nouvelles interventions surviennent sur le forex.