Le boom des matières premières a connu un frein déjà conséquent en 2008, avec l’éclatement de la crise mondiale, et fut notamment perceptible dans l’évolution des flux d’IDE (Investissements directs à l’étranger) entrants dans les pays possédant d’abondantes ressources naturelles, comme le Brésil, et sur les marchés boursiers mondiaux où le pétrole mais aussi certains minéraux ont chuté.
Depuis, en fonction des aléas climatiques, on a pu observer une reprise à la hausse, notamment pour les matières premières agricoles, et un maintien du cours du baril de pétrole.
Cependant, à terme, tous les analystes sont d’accord sur le fait qu’un effondrement des matières premières va se produire. Comme l’a révélé Philippe Chalmin, économiste et historien qui a présenté il y a quelques jours l’édition de 2013 du rapport Cyclope dont il dirige la publication, une référence pour quiconque suit l’évolution des matières premières, tout dépendra de deux incertitudes: la Chine et le climat.
Comme il l’a notamment déclaré, “selon que la croissance chinoise se situera à 7 ou 9 % en 2013 la lecture des marchés sera très différente”. Au premier trimestre, la croissance s’est seulement établie à 7% et sans reprise, on peut craindre justement un ralentissement de certaines matières premières, comme le minerai de fer à titre d’exemple.
Par ailleurs, à moins d’un accident climatique majeur, Philippe Chalmin a fait part d’un sentiment plutôt baissier sur les marchés céréaliers pour cette année. En revanche, la pression pourrait rester intacte sur les marchés du pétrole, avec un baril qui demeure solidement ancré entre 90 et 100 dollars.
Dans le cas d’une baisse importante du marché des matières premières, plusieurs devises seraient directement touchées du fait de la forte corrélation entre le marché des “commodities” et celui du Forex. Parmi elles, on retrouve des devises abondamment échangées comme le dollar australien ou le dollar canadien mais aussi le rand sud-africain et le peso chilien et enfin les monnaies qui fluctuent beaucoup en fonction des cours de l’or noir, c’est-à-dire le peso mexicain, le rouble russe, le real brésilien et la couronne norvégienne.
Dans une note de recherche publiée en début de semaine, la Société Générale mettait notamment en garde ses clients contre la possible chute du marché des matières premières, avec impact inévitable sur le marché des changes.
Bien que le choc ne soit pas encore pour demain, les marchés se préparent et certains hedge funds misent déjà sur la chute de ces monnaies en particulier le dollar australien qui pourrait pâtir des prévisions basses en Chine.
En tant que trader particulier, l’enjeu est surtout de ne pas rater le coche lorsque la baisse se présentera. Entre-temps, l’essentiel est de garder un oeil attentif sur l’évolution des matières premières et des chiffres de l’activité en Chine.